Genève, 4 avril 2017

Jewelles Smtih, présidente du CCD

Si vous avez regardé la session hier, soit en direct soit par des mises à jour sur Twitter, vous aurez vu que le Comité des droits de la personne des Nations Unies a posé plusieurs questions cruciales au Canada.  Fascinant d’observer de visu et de participer !

Hier, nous avons vécu une longue mais oh combien passionnante journée.  Nous nous sommes d’abord rendus à l’édifice des Nations Unies à Genève afin d’arriver avant 9 h 00.  Les participants doivent remplir et signer des formulaires d’accréditation, présenter leur passeport et se soumettre au contrôle de sécurité. Aujourd’hui, ce fut plus facile puisque nous avions tous nos laissez-passer des Nations Unies.  Nous nous sommes réunis dans une salle privée, près de celle où allaient être tenues  les sessions sur la CDPH, et avons poursuivi nos  préparations commencées la veille.

Nous avons tout d’abord passé en revue l’ordre des présentations et calculé la durée globale des exposés.   Exercice utile et important car quelques participants débordaient sur le temps imparti et ont dû condenser leur message.  Pour y arriver, il faut éviter de répéter les renseignements déjà présentés et renforcer le fait que plusieurs d’entre nous avons des intérêts et préoccupations analogues.  Nous n’aurons qu’une heure pour soumettre au Comité nos préoccupations concernant les réponses du Canada à la liste des points et répondre ensuite aux questions qui nous seront posées.  Nous avons alors instauré un système de réunion collective via Skype.  Ainsi, nous serons en mesure de communiquer les uns avec les autres pendant les sessions.  Ce qui est particulièrement important afin que nous puissions coordonner nos réponses aux questions du Comité.

Mais soudain nous voilà convoqués, à l’avance, pour faire nos présentations.  Plusieurs de mes collègues étaient allés prendre un café.  Les participants présents dans la salle privée ont vite pris leur ordinateur portable et leurs notes et se sont précipités dans la salle de la session.  J’étais la première oratrice, avec une allocution générale sur les préoccupations des OPH canadiennes.  Puis, j’ai présenté le deuxième orateur auquel j’ai passé le micro.  A peu près la moitié d’entre nous a eu la chance de s’exprimer ; l’autre moitié s’était préparée pour répondre aux questions que le Comité allait vraisemblablement nous poser.

Voilà comment cela s’est passé :  Je n’étais pas encore assise que mon micro a été ouvert et que j’ai commencé à parler – heureusement que nous avions répété !  Et l’une des conséquences positives de la précipitation et de l’essoufflement subis, c’est que je me suis calmée (grâce à un besoin d’oxygène) et je n’ai pas paru aussi chamboulée que je l’étais réellement (selon les observateurs dans la salle).  En fait, j’ai eu l’impression d’être moins nerveuse que j’aurais pu l’être puisque mes nerfs étaient hors service.  Le reste de notre délégation est ensuite arrivé et s’est installé pendant mon exposé (3 minutes…et c’est beaucoup aux Nations Unies).  Lorsque le Comité a commencé à poser ses questions, Juan – notre représentant de l’IDA, les a sous-titrées et nous a préparés en nous martelant mes deux nouveaux mantras :  NE PANIQUEZ PAS ET NE MENTEZ PAS.   Le deuxième conseil fait référence aux questions dont nous ne connaissons pas les réponses.  Ce qui est étonnant avec les membres du Comité des Nations Unies, c’est qu’ils comprennent que nous ne possédons pas toutes les informations et en fait, à plusieurs niveaux au Canada, que nous n’avons pas toutes les données requises et que ce n’est pas de notre faute. Il est préférable de leur raconter une histoire anecdotique pour ancrer nos arguments que de paniquer ou de raconter n’importe quoi.  Le Comité croit les renseignements que nous lui soumettons et nous ne voudrions certainement pas l’induire en erreur  (avec d’autres faits) et le placer en position délicate.  Le temps passe vite quand vous devez répondre aux questions. 

À la fin de la session, nous sommes allés manger (pas moi, car la cafeteria n’est pas trop conviviale pour les personnes allergiques et je m’étais mieux préparée). Puis, nous avons rencontré notre Rapporteur, Theresia Degener afin d’examiner nos priorités et les préoccupations survenues depuis la présentation des rapports.  Plusieurs d’entre nous ont profité des temps libres de la journée pour discuter avec divers membres du Comité qui nous ont aussi approchés et questionnés et ont comparé les situations entre nos différents pays.  N’oublions pas qu’ils sont aussi passionnés que nous par tout ce qui touche l’égalité dans nos collectivités.   La liste des membres du Comité est disponible à l’adresse http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/CRPD/Pages/Membership.aspx

La session avec le Canada commencera cet après-midi.  Des renseignements supplémentaires vous seront fournis en ligne et des mises à jour seront envoyées sur Twitter aux mots clics :  #CRPD17, #CRPD2017 and #CanadaCRPD. Le Rapporteur présentera un exposé en posant  ses questions et donnant une vue d’ensemble.  Puis le Comité posera ses questions sur les articles en ordre numérique, par groupe de 10.   Le Canada aura un certain temps pour se préparer puis devra répondre.  Le Comité posera ensuite le jeu suivant des questions.  Le Rapporteur terminera la session en remerciant le Canada et en soulevant les lacunes dans les réponses.  La session reprendra le lendemain matin à 10 h avec la réponse du Canada.

Quel événement extraordinaire jusqu’à présent.  Nous retournerons sous peu aux réunions (vous le  lirez un peu plus tard).

Et pour regarder en direct aujourd’hui :  http://bit.ly/2ml0DZ4