Un nouvel élan pour le milieu de travail inclusif

Le 1er juin 2021, le Conseil des Canadiens avec déficiences a coanimé avec Facebook une table ronde sur « Le rôle des technologies innovatrices dans le recrutement et le maintien en poste les employés en situation de handicap. »  L’honorable Carla Qualtrough, ministre de l’Emploi, du Développement de la main d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées du Canada, a ouvert la séance par un discours liminaire.  La table ronde avait pour but d’examiner l’importance de la technologie pour le recrutement, la fidélisation et l’avancement professionnel des employés handicapés ainsi que de promouvoir le travail à domicile.    La table ronde s’est terminée par une discussion sur les leçons tirées de la pandémie de la COVID-19, notamment sur ses répercussions sur le travail et le milieu de travail.  Voici les faits saillants de cet événement :

En ce qui a trait à l’accessibilité et au recrutement, les participants se sont demandé comment mieux utiliser les technologies pour recruter et embaucher des personnes en situation de handicap. Ils ont notamment soulevé les points suivants :

  • Les formulaires d’affichage de poste et de candidature doivent être accessibles et basés sur l’inclusivité.  Par exemple, les formulaires qui contiennent des champs excessifs et exigent un formatage particulier ou un apport narratif sont chronophages et peuvent décourager les personnes handicapées.
  • Le langage clair et simple est également important pour les personnes en situation de handicap car l’aide pour le formulaire de demande est en général limitée en ligne. 
  • À l’heure actuelle, les données colligées sur les candidats sont principalement en texte; on pourrait peut-être aller au-delà des documents écrits et envisager d’autres formats comme la vidéo ou l’audio.
  • Les employeurs ont accès à des lignes directrices et à certaines ressources publiques. Mais il peut être quelquefois compliqué et frustrant de chercher à régler les difficultés techniques.   Ils peuvent aussi avoir des idées erronées sur la cherté de la mise en vigueur de certaines technologies d’adaptation.
  • Comment atteindre cet objectif?   Faire participer les personnes handicapées et en collaboration, concevoir, tester et commenter les procédures de candidature et d’embauche.
  • Si la technologie est un outil utile, notamment pour les entrevues et l’embauche à distance, les personnes qui connaissent des difficultés financières ne peuvent pas toujours s’en prévaloir. 

En ce qui a trait à la technologie pour le télétravail, les participants ont d’abord soulevé les problèmes auxquels pouvaient être confrontées les personnes handicapées travaillant à domicile, notamment : 

  • Pour les personnes ayant une déficience physique, participer virtuellement à des conférences, des séminaires et autres réunions du genre peut être libérateur.   Notons toutefois que les formats virtuels et le travail à domicile ne sont pas sans failles; ils peuvent provoquer un sentiment d’isolement et altérer l’équilibre travail/vie privée.  Le télétravail peut aussi poser des problèmes aux personnes ayant une déficience intellectuelle.
  • La pandémie de la COVID-19 a montré qu’une approche hybride du travail à domicile était possible; les employeurs peuvent ainsi continuer à accommoder les employés qui demandent une telle formule et  à cette fin fournir du soutien en terme d’équipement de maison, de technologie et d’ergonomie.
  • Le télétravail a également démontré l’importance d’un Internet à haute vitesse en termes d’accessibilité, ce qui peut poser des problèmes dans les régions rurales.

En ce qui a trait à la technologie en milieu de travail, les participants ont évalué les pratiques que pourraient appliquer les compagnies pour rendre la technologie plus accessible, notamment :

  • Les organisations doivent impliquer les personnes handicapées dans les discussions sur l’adoption de nouvelles technologies et leur application en milieu de travail.  Cela évitera qu’involontaires obstacles perturbent les changements technologiques.
  • Les employeurs des petites et moyennes entreprises risquent d’avoir des ressources limitées et n’ont peut-être pas les connaissances nécessaires pour prioriser l’accessibilité et s’y attacher.

En ce qui a trait aux leçons tirées de la pandémie de la COVID-19, les participants s’attendent à ce que subsiste un bureau hybride/modèle de travail à domicile (TAD) et ont ajouté : 

  • La technologie et l’infrastructure requises pour le télétravail ne sont pas toujours disponibles pour les personnes en situation de handicap.
  • La COVID-19 a sensibilisé la population aux situations de handicap, à l’isolement social, à l’accommodement et aux technologies; elle a donné aux organisations la possibilité d’expérimenter de nouvelles stratégies avec la technologie d’assistance. 
  • Grâce à l’essor du télétravail, les personnes handicapées se sont mises à chercher des emplois à travers le pays.

Nous remercions les participants d’avoir pris le temps d’assister à cette discussion sur le rôle des technologies innovatrices dans le recrutement et le maintien en poste les employés en situation de handicap. 
La présidente du CCD, Roxana Jahani Aval, a conclu la séance en déclarant « De tels échanges multisectoriels sur les moyens d’améliorer l’employabilité des personnes en situation de handicap doivent absolument se poursuivre au-delà de la semaine nationale de l’accessibilité; ils doivent devenir plus inclusifs, ralliant des personnes issues de communautés exclues, traditionnellement maintenues aux confins de la société. » Au cours des prochaines semaines, le CCD s’emploiera à rassembler diverses voix afin que les mesures recommandées au cours de  la table ronde soient développées et mises en vigueur dans une optique intersectionnelle.