Le Point du Président - Juillet-août 2013

Demande de révision judiciaire

Dans une lettre adressée le 14 août 2013 à l’honorable Peter MacKay, ministre de la Justice, et portant sur le Projet de loi québécois no.52, « Loi concernant les soins de fin de vie », le CCD, DAWN-RAFH Canada, Personnes d’Abord du Canada et l’ACIC ont exposé l’inquiétude de nombreux membres de la collectivité des personnes handicapées qui estiment que toute modification de la disposition du Code criminel interdisant  le  suicide assisté et euthanasie menacerait la vie des personnes avec des limitations fonctionnelles.   Déjà, le CCD et l’ACIC avaient clairement exprimé cette préoccupation lors de leur intervention dans la cause Carter, entendue par la Cour d’appel de la C.B.  Le Projet de loi québécois no.52 soulève des inquiétudes analogues pour notre collectivité et il tente de contourner les garanties actuelles du Code criminel du Canada. 

Pour le CCD, l’ACIC, Personnes d’abord et RAWN-RAFH Canada, les questions de l’aide au mourir et de l’euthanasie sont du ressort exclusif du gouvernement du Canada, et plus particulièrement de son champ de  compétence en droit criminel. Notre collectivité éprouve les mêmes craintes vis-à-vis du Projet de loi québécois no. 52, qui tente de déroger aux actuelles garanties du Code criminel du Canada.

Pour l’ACIC, le CCD, Personnes d’Abord du Canada et DAWN-RAFH Canada,  les questions relatives à l’aide au suicide et à l’euthanasie sont des sujets exclusivement assujettis à  la compétence fédérale, notamment à  sa compétence en matière de droit criminel.  Au cas où il serait reconnu que les gouvernements provinciaux et fédéral ont des compétences  législatives simultanées  sur les questions de fin de vie, les dispositions du Code criminel et celles du Projet de loi québécois no.52 deviendraient  carrément incompatibles, ont-ils expliqué au Ministre;  et dans cet optique,   la législation fédérale devrait  avoir préséance. 

Ils ont soutenu que la non-judiciarisation de cette affaire,  même pour une courte période, obscurcit fortement la prise de décisions de vie ou de mort concernant les personnes avec des déficiences.  Les groupes réclament un net éclaircissement de ces questions,  surtout quand la vie des citoyens est en jeu.

L’ACIC, le CCD, Personnes d’Abord du Canada et DAWN-RAFH Canada ont demandé au gouvernement du Canada d’affirmer distinctement  sa compétence sur ces sujets et d’exiger une révision judiciaire du Projet de loi 52, incluant une suspension provisoire de ses dispositions  fautives.

La lettre a été signée par Laurie Larson (président de l’ACIC), Tony Dolan (président du CCD), Carmela Hutchison (présidente de RAWN-RAFH Canada), et Shane Haddad, (président des Personnes d’Abord du Canada).

Le CCD aux Nations Unies

Du 17 au 19 juillet 2013, Steve Estey, président du Comité de développement international du CCD, a participé à la 6ème Conférence des États parties de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), aux Siège des Nations Unies à New York.  Cette conférence était présidée par S.E. l’ambassadeur Macharia Kamau, représentant permanent de la mission du Kenya, à l’ONU. Dans son discours liminaire, il a insisté sur l’importance d’établir des partenariats entre les gouvernements, les ONG, les organisations internationales et les personnes handicapées.

De concert avec l’UNICEF et le SCDPH-DESA, l’Organisation mondiale de personnes handicapées (OMPH) a organisé un  événement parallèle  sur les « Voix des jeunes handicapés des pays du Sud », le jeudi 18 juillet 2013.

Le Point sur l’Examen Périodique Universel (EPU)

En juillet dernier, le CCD a écrit à Martha LaBarge, directeur général, gestion stratégique et droits de la personne, Patrimoine canadien, afin de réitérer sa position recommandant au Canada de profiter de sa réponse au 2ème Examen périodique universel pour annoncer et lancer le plan d’application,  tel que requis par l’article 33  de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH). Le Canada a ratifié la Convention en mars 2010. Avec une procédure coordonnée de mise en application, le Canada pourrait s’attaquer aux obstacles entravant la pleine participation des Canadiennes et des Canadiens avec des déficiences, dans toutes les facettes de la vie.  Une telle procédure bonifierait la réputation de leader en matière de droits de la personne que le Canada a acquise dans le domaine des droits de la personne.

Plan du CCD sur l’emploi et la pauvreté

En réponse à l’appel d’offres du gouvernement concernant le prochain budget fédéral, le coordonnateur national Laurie Beachell,  a soumis une proposition au Comité permanent des finances.  Envoyée en août dernier au nom du CCD, cette proposition porte sur l’atténuation de la pauvreté et sur les problèmes d’emploi des personnes avec des limitations fonctionnelles.

Le point sur la CDPH

Mad Pride Week – En juillet dernier, Vangelis Nikias, chef de projet pour la CDPH,  a participé à un groupe de discussion, insistant sur la pertinence de certaines dispositions de la CDPH pour les personnes ayant une déficience mentale.

DRC Work – Toujours en juillet, Vangelis s’est adressé à un groupe de personnes handicapées de North York et a également fait une présentation à l’université Ryerson.

Welcome to my World -  Entrevue de Vangelis Nikias à l’émission du 30 juillet 2013 de la série radiophonique hebdomadaire  « Welcome to My World » de la station CKCU, université Carleton.  Avec les animateurs Kim Kilpatrick et Shelly-Ann Morris de ce programme qui couvre les enjeux des personnes handicapées, Vangelis a discuté de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.  Vous pouvez écouter cette entrevue grâce à la fonctionnalité On Demand , à l’adresse : http://cod.ckcufm.com/programs/438/12945.html

Activité de financement

En juillet, Adèle Furie a aidé le CCD à élaborer une proposition qui permettrait à l’organisation de fournir des services d’extension/sensibilisation pour le Régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI).

Une grande militante nous a quittés :  Maria Barile

Le CCD a appris avec tristesse le décès de Maria Barile.  DAWN-RAFH Canada a publié cet éloge sur les contributions de Maria au mouvement de défense des droits des personnes handicapées.

Perte soudaine d’une militante communautaire des femmes handicapées -  Maria Barile (1953-2013)


26 juillet 2013 (Montréal) - C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès prématuré de Maria Barile survenu ce 24 juillet en soirée à l’hôpital Sacré-Cœur. Une icône incontestable de la lutte pour les droits des femmes et des personnes en situation de handicap au Québec et au Canada nous a quittés à l’âge de 59 ans !

Maria a été à l’avant-garde dans sa vision du militantisme et de la lutte pour les droits humains. « Les changements sociaux ne se font pas en suivant les mêmes structures qui excluent les gens, mais plutôt en les replaçant par des structures plus égalitaires» a-t-elle dit lors du colloque tenu en 2011 pour les 25 ans d’AFHM. Et ces structures, elle aura essayé, durant toute sa vie, de les changer. Parmi les changements concrets qu’elle a réalisés c’est de cofonder d’abord le Réseau d’action femmes handicapées - DAWN-RAFH Canada et par la suite Action des femmes handicapées (Montréal) il y a plus de 26 ans. Deux institutions par et pour les femmes handicapées auxquelles elle s’est dévouée bénévolement et passionnément.

Maria disait : «la leçon apprise d’une vie avec de nombreux obstacles, c’est que l’impossible est possible si nous cherchons un autre moyen de faire ce qui doit être fait pour atteindre nos objectifs». Ce moyen elle l’aura amélioré toute sa vie puisqu’elle s’est impliquée activement dans des projets en lien avec la technologie informatique adaptée, l’accessibilité universelle et la conception inclusive. Maria a été une fervente défenderesse de l’accès équitable à l’éducation et l’information. Elle a toujours prôné que l’autonomie et l’habilitation des femmes handicapées passaient par le savoir, l’éducation et l’accès à l’information.

En plus d’être parmi les premières voix à dénoncer la violence faite aux personnes en situation de handicap notamment les femmes, elle a travaillé toute sa vie pour que leurs voix soient entendues et leurs besoins répondus.

Toute sa vie n’aura pas été un fleuve tranquille mais surtout un océan d’actions porteuses,  d’empathie, de générosité et de résilience. Elle nous aura laissé un héritage inestimable : son parcours de militante impressionnant, ses implications auprès des femmes en situation de handicap, son optimisme, le don de soi, et son amour de la vie !

Avec DAWN-RAFH Canada, Maria travaillait récemment sur un projet portant sur les maisons d’hébergement et de transition pour femmes violentées. Un projet qui devait être le coup d’envoi pour l’accessibilité universelle de ces maisons afin que toutes les femmes puissent y avoir accès. Elle aura, jusqu’à la fin de sa vie, travaillé à trouver les moyens à soutenir et aider les femmes victimes de violence.

Toutes nos pensées sont pour toi Maria, tu nous manqueras beaucoup; mais sache que ta flamme restera vive dans les cœurs de toutes celles que tu as connues et le chemin que tu auras pavé pour celles qui te suivront portera ta marque à jamais.