Le Point du Président - Novembre 2013

La solidarité en action

N’hésitez pas à  aider les personnes handicapées des Philippines, touchées par les récentes catastrophes naturelles;  le CCD transmettra vos dons à KAMPI, une organisation philippine de personnes en situation de handicap, membre de l’Organisation mondiale des personnes handicapées (OMPH).

Le récent tremblement de terre et le typhon Haiyan ont ravagé  ce pays, affaiblissant  les personnes handicapées qui, suite aux dégâts provoqués par  ces catastrophes naturelles, doivent affronter de nouveaux obstacles;  Ces catastrophes naturelles  ont d’autre part  invalidé de nombreux individus  qui ont cruellement besoin d’aide pour assumer  leur nouvelle situation.  À cause des obstacles comportementaux et physiques, les personnes handicapées sont l’objet de discrimination lorsqu’elles tentent d’obtenir le secours aux sinistrés.  Pour s’assurer que les personnes handicapées reçoivent l’aide requise, il suffit d’envoyer directement les dons  aux  organisations de personnes handicapées œuvrant dans les pays touchés.  

Le CCD collectera les dons jusqu’au 13 décembre 2013 et les câblera ensuite à KAMPI.  Si vous désirez faire preuve de solidarité, envoyez un chèque au CCD, 909-294 avenue Portage, Winnipeg, MB, R3C 0B9.  Précisez, lorsque vous envoyez votre chèque, qu’il s’agit d’un don pour KAMPI.

KAMPI

Par Venus M. Ilagan
Ex-présidente de l’OMPH
Secrétaire générale de l’OMPH

KAMPI est une fédération nationale de 246 organisations locales  de personnes à multi-déficiences, aux Philippines.  KAMPI a été fondée en 1991 et, depuis 1996, est membre de  l’Organisation mondiale des personnes handicapées.  La fédération dont le Siège social est situé à Quezon City, a un petit secrétariat, composé de deux employés à temps plein (tous deux handicapés);  elle est appuyée par  de nombreux bénévoles et dirigée par un Conseil des gouverneurs  de quinze (15) membres.  Elle est largement reconnue pour ses interventions en faveur des droits des personnes avec des déficiences, interventions basées sur la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH-ONU) ratifiée en 2008 par les  Philippines.

La KAMPI est célèbre pour sa fructueuse mise en vigueur du  programme national de réadaptation «  Breaking Barriers for Children » (BBC), visant les enfants handicapés pauvres.  Des centres fournissant un jeu complet de services ont été établis dans plus de cent-vingt (120 villes) et municipalités des Philippines. Environ quatorze mille (14 000) enfants et jeunes adultes en situation de handicap ont bénéficié de ce programme et reçu de nombreux services, notamment de   physiothérapie, ergothérapie, formation préscolaire, assistance médicale, placement en stages, prestation d’appareils et accessoires technologiques et fonctionnels, des suppléments alimentaires et tout autre service nécessaire.  Mesure avant-gardiste pour les enfants handicapés philippins, le BBC a été mis sur pied par la KAMPI de 1995 à 2011, grâce au financement de la Danish International Development Assistance (DANIDA).  En 2011, DANIDA a mis fin à son aide et les centres ont été transférés aux collectivités locales  et à des ONG.  Depuis. La KAMPI continue à fournir de l’aide technique aux centres à présent financés et gérés par les collectivités locales, comme établissements rattachés aux services sociaux municipaux.

Après le changement relatif au BBC, la KAMPI s’est davantage concentrée sur  des interventions en faveur d’une  application efficace de la CDPH et pour  l’inclusion des personnes handicapées dans les services fournis par les gouvernements national et locaux, notamment en matière d’éducation des jeunes handicapées, de placement en emploi, de soins de santé et d’aide de subsistance  pour les personnes handicapées incapables d’obtenir un emploi dans une force active ouverte.

Qui bénéficiera des dons?

Ce sont les personnes handicapées en général ainsi que leurs enfants et leurs familles durement touchés par le  tremblement de terre,- d’une magnitude de 7,2-, qui a ravagé les régions centrales des Philippines en octobre dernier et  par le super-typhon Haiyan qui, le 8 novembre 2013, a frappé les dix provinces comme une arme de destruction massive.  Les besoins des sinistrés peuvent être répartis en deux catégories : « immédiats » et «  à long terme », à savoir :

Immédiats : nourriture, eau potable, vêtements, médicaments, appareils et accessoires technologiques et fonctionnels, fournitures scolaires pour les enfants et même abris pour tous ceux qui ont perdu leur maison;

À long terme

Pour les adultes -  Des subventions de démarrage pour les activités quotidiennes des personnes handicapées et de leurs familles qui ont perdu tout leur équipement agricole et leurs animaux d’élevage suite au passage du typhon;  des matériaux pour reconstruire leurs maisons détruites par le cyclone et par le tremblement de terre; des appareils et accessoires fonctionnels pour les personnes ayant perdu leur fauteuil roulant, leur cane, leurs appareils auditifs, etc….dans l’inondation provoquée par la tempête.

Pour les enfants handicapés : de la physio/ergothérapie, de la formation préscolaire, des fournitures didactiques/scolaires, des frais d’inscription, du supplément alimentaire, etc…

Que vont recevoir les sinistrés?

Les aides nécessaires pour combler leurs besoins immédiats comme la nourriture, les vêtements et les médicaments.  Puis, sous réserve des dons reçus, des matériaux pour construire leurs maisons, très utiles et enfin, si possible, des subventions de démarrage pour leur subsistance.

Renseignements supplémentaires

La KAMPI est une organisation parapluie qui gère des projets depuis plus de quinze (15) ans; elle est professionnellement capable de garantir  la transparence et l’imputabilité des dons qui lui seront versés pour aider les personnes handicapées touchées par le typhon.

Le mouvement national des personnes handicapées demande justice pour Betty Anne Gagnon

Le 31 octobre 2013, la Cour du Banc de la Reine de l’Alberta a rendu son jugement dans le cas Betty Anne Gagnon, une jeune femme ayant une déficience intellectuelle, décédée alors qu’elle était sous la tutelle de sa sœur et de son beau-frère, Denise et Michael Scriven.   Tous les chefs d’accusation auxquels faisaient face les deux accusés, à savoir l’homicide, la négligence ayant causé la mort, l’incapacité d’offrir le minimum essentiel à la vie, la séquestration, sévices graves et la tentative d’extorsion,  ont été abandonnés  à l’exception de l’incapacité d’offrir le minimum essentiel à la vie. Les accusés ont été tous deux condamnés à vingt mois de prison alors que la peine maximale est de cinq ans.

Dans un communiqué de presse publié suite au verdict,  le  Réseau d’action des femmes handicapées du Canada (DAWN-RAFH), groupe membre du CCD, a affirmé : « le Réseau d’action des femmes handicapées du Canada (DAWN-RAFH), le Conseil des canadiens avec déficiences (CCD) et  l’Association canadienne pour l’intégration communautaire (ACLC) demandent que  lumière soit faite  sur les circonstances entourant le décès tragique facilement évitable de Mme Betty-Anne et  qu’une enquête publique soit lancée sur les circonstances horribles qui ont entouré ses derniers mois et sa mort ainsi que sur  les échecs systémiques qui ont mené à ce résultat. 

La communauté nationale des personnes en situation de handicap est profondément consternée qu’un tel préjudice flagrant et intentionnel entraînant la mort n’ait pas été reconnu au moins  comme un homicide involontaire dans le système de justice. Depuis ses tout débuts,  le Réseau d’action des femmes handicapées du Canada (DAWN-RAFH) a priorisé la lutte à la  violence  exercée envers les femmes handicapées. 

ACCCDP 2014 : L’adaptation ça se travaille!  Vers une société plus inclusive

Réservez les 11 et 12 juin sur votre calendrier : ce sont les dates de la conférence de l’Association canadienne des Commissions et Conseil des droits de la personne (ACCCDP) qui sera axée sur l’adaptation. « Cet événement permettra d'offrir aux participants un milieu d'apprentissage sur les principales questions entourant les droits de la personne et soulignera l'importance de s'engager à rencontrer les objectifs des lois provinciales, fédérales et internationales en matière de droits de la personne », a déclaré David Langtry, président intérimaire de la Commission canadienne des droits de la personne et Président de l’ACCDP, organisation-cadre des Commissions fédérale, provinciales et territoriales des droits de la personne.

L’adaptation est un thème approprié pour cette conférence car son inexécution est source de nombreuses plaintes fondées sur les droits de la personne, notamment de la part des personnes handicapées.

Voulant s’assurer que la conférence soit accessible et que son thème soit approfondi en tenant compte des points de vue des personnes en situation de handicap, La Commission canadienne des droits de la personne a consulté le CCD.  Le 20 novembre 2013, Anne Leveque, coprésidente du Comité des droits de la personne du CCD, Vangelis Nikias, chef de projet, CDPH et Laurie Beachell, coordonnateur national du CCD ont tenu une conférence téléphonique pour discuter des plans envisagés à ce jour.  La Conférence 2014 aura lieu à Ottawa.

Vangelis  a participé à cette conférence téléphonique afin d’y apporter ses connaissances de la CDPH et des implications de l’article 27.

Outre l’adaptation, les participants de la conférence de l’ACCCDP se pencheront sur l’accessibilité  universelle, autre enjeu des personnes handicapées. 

La CDPH donne les définitions suivantes de ces termes :

« On entend par  aménagement raisonnable » les modifications et ajustements nécessaires et appropriés n’imposant pas de charge disproportionnée ou indue apportés, en fonction des besoins dans une situation donnée, pour assurer aux personnes handicapées la jouissance ou l’exercice, sur la base de l’égalité avec les autres, de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales; »

« On entend par « conception universelle » la conception de produits, d’équipements, de programmes et de services qui puissent être utilisés par tous, dans toute la mesure possible, sans nécessiter ni adaptation ni conception spéciale. La « conception universelle » n’exclut pas les appareils et accessoires fonctionnels pour des catégories particulières de personnes handicapées là où ils sont nécessaires. »

L’article 27 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), axé sur le travail et l’emploi, stipule à l’alinéa (i) :  « Faire en sorte que des aménagements raisonnables soient apportés aux lieux de travail en faveur des personnes handicapées ».

L’OTC consulte le CCD

Le 13 novembre 2013, L’Office des transports du Canada (OTC) a consulté Pat Danforth sur la manière dont il s’acquitte de son mandat.  Le CCD a formulé des recommandations visant à faciliter la résolution des plaintes des membres de la collectivité.

Participation  l’A.G.A. de V.A.C.

Le 1er novembre 2013, Laurie Beachell était le conférencier invité de Vie Autonome Canada lors de son Assemblée générale annuelle de qui a eu lieu à Ottawa, Ontario.  Laurie a exposé les défis que doivent affronter les organisations financées par le Programme de partenariats pour le développement et a développé quelques initiatives que le CCD et V.A.C  pourraient mener de front pour intensifier  la voix des personnes handicapées au Canada.

Changer les mentalités

Le 18 novembre 2013, Vangelis Nikias, chef de projet, CDPH, a participé  à Ottawa au lancement du rapport provisoire « Changer les mentalités »,  de la Commission de la santé mentale du Canada.  Un groupe d’experts est également intervenu, composé de Heather Stuart, conseillère principale auprès de Changer les mentalités et chercheuse principale, volet des jeunes (université Queen), Scott Patten, chercheur principal, volet des professionnels de la santé (université de Calgary), Keith Dobson, cochercheur principal, volet de la main-d’oeuvre, (université de Calgary) et Rob Whitley, chercheur principal, volet des médias, (université McGill).

Plusieurs articles de la CDPH sont liés au travail de la Commission de la santé mentale.  L’article 8, par exemple,  traite des campagnes de sensibilisation.

Vangelis participe à des événements comme le lancement du rapport « Changer les mentalités »  pour  sensibiliser les Canadiens de divers secteurs à l’incidence de la CDPH dans leur travail.  Si vous désirez que Vangelis participe à un événement que vous planifiez, invitez-le par courriel  à l’adresse Vangelis@ccdonline.ca

Développement international

Vangelis Nikias, chef de projet, CDPH, a assisté à la conférence politique annuelle du CCCI qui avait pour thème « Le leadership canadien pour un monde meilleur » .  Cette conférence a pour but de jeter les bases d’un agenda politique  pour la coopération internationale en  2015 et au-delà.   Plus précisément, elle lancera un processus visant à :

• Définir quelle est la vision d’un « monde meilleur » pour la communauté canadienne du développement international et ce qui est requis des différents acteurs du développement afin de promouvoir le leadership canadien pour l’atteinte de ce but;
• Inclure cette discussion sur le développement international dans une conversation plus large sur le leadership pour la politique étrangère canadienne;
• Développer une stratégie politique et d’engagement du public pour notre secteur ainsi qu’un plan d’action, afin de promouvoir le leadership canadien pour un monde meilleur, en route vers 2015.

L’article 32 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées porte sur la coopération internationale.  Il stipule les mesures que les  signataires de la CDPH devront prendre pour : 
a. Faire en sorte que la coopération internationale – y compris les programmes internationaux de développement – prenne en compte les personnes handicapées et leur soit accessible;
b. Faciliter et appuyer le renforcement des capacités, notamment grâce à l’échange et au partage d’informations, d’expériences, de programmes de formation et de pratiques de référence;
c. Faciliter la coopération aux fins de la recherche et de l’accès aux connaissances scientifiques et techniques;
d. Apporter, s’il y a lieu, une assistance technique et une aide économique, y compris en facilitant l’acquisition et la mise en commun de technologies d’accès et d’assistance et en opérant des transferts de technologie.

Vangelis a participé à cette conférence pour sensibiliser le secteur canadien en charge du développement à la CDPH et lui communiquer ses connaissances à ce sujet.

Comité de direction du CCD

Le Comité de direction du CCD s’est réuni par conférence téléphonique le 20 novembre 2013.  Au programme, la diversification du financement du CCD, l’affaire Carter, le projet Pauvreté invalidante/Citoyenneté habilitante, la collecte de fonds pour les personnes handicapées sinistrées aux Philippines, la collaboration avec Élections Canada pour rendre le processus électoral plus accessible et enfin la planification de l’Assemblée générale annuelle.

Le point sur le financement

Le CCD a reçu une subvention du ministère de l’Emploi et du développement des compétences pour augmenter sa base de  financement.

La Médaille du Jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II a été  décernée au Dr Gregor Wolbring, membre du Conseil du CCD

Le CCD félicite Gregor pour cet honneur si bien mérité.

Le RNSM lance son nouveau site Web

Le 29 octobre 2013, le Réseau national pour la santé mentale – groupe membre du CCD, a lancé son nouveau site Web qui offre de nouvelles fonctionnalités, notamment une nouvelle structure conceptuelle de navigation, le sondage hebdomadaire, le forum des consommateurs, des blogues, etc….  Toutes nos félicitations à Julie Flatt et à son équipe pour cette superbe présence sur la toile.

La Neil Squire Society se penche sur les opérations bancaires des personnes handicapées.

La Neil Squire Society cherche à mieux comprendre comment les personnes en situation de handicap gèrent leurs paiements et leurs opérations bancaires.  Cette étude a pour but  d’examiner les problèmes potentiels  auxquels les personnes handicapées sont confrontées en utilisant  ces technologies.

Nous recherchons donc des personnes avec diverses situations de handicap pour remplir un court sondage sur les obstacles rencontrés lors des opérations bancaires et de l’achat d’articles ou de services. Nous sommes intéressés par vos suggestions sur la façon dont ces services devraient être offerts. Nous voulons aussi savoir ce qui fonctionne pour vous.

Pour de plus amples renseignements sur la Neil Squire Society, visitez notre site Web à : http://www.neilsquire.ca/survey/fr/about.html .

Les  personnes qui fourniront leurs  coordonnées lors du sondage seront admissibles à un tirage au sort pour un chèque-cadeau de 300 $ du magasin de leur choix.

Toujours Vivant/Not Dead Yet  se penche sur  un cas de meurtre-suicide

Les médias ont interviewé Amy Hasbrouck au sujet du meurtre-suicide impliquant Mohammed Walji, Shyroz Walji et Qyzra Walji, une jeune femme handicapée de 21 ans.  Amy a écrit l’article suivant :

J’ai écouté  Qyzra

Par Amy Hasbrouck

Le journaliste m’a demandé si j’avais entendu parler de cette histoire survenue ici, à London, Ontario.

Non, je ne suis pas au courant!  Une famille – les parents et leur fille adulte ayant une déficience physique et des troubles de communication – a été trouvée morte le 31 octobre dernier.  Apparemment, il s’agissait d’un meurtre-suicide.

Essayant de gagner du temps pour me calmer et réagir de façon cohérente, j’ai expliqué que de nombreuses personnes handicapées ont un sentiment de lien, transmis par  l’expérience de la  discrimination et de la dévalorisation.  Et quand l’un d’entre nous est tué, ce lien est plus intense et plus douloureux.

« Ne connaissant ni la situation ni les circonstances, je ne peux commenter ».  Mais en tant que personne et activiste en situation de handicap, je sais comment tirer quelques ficelles.

Pour lui expliquer la prévalence des comportements négatifs vis-à-vis des personnes en situation de handicap, je lui ai conseillé de faire un sondage instantané sur Google.

« Ouvrez une fenêtre de recherche sur Google…Tapez la phrase incomplète «  les personnes handicapées sont…. » Et Google vous ….Le journaliste retint son souffle.  Il venait de trouver…. « Google vous présentera des options désagréables »

Les personnes handicapées sont « répugnantes,  embêtantes, inutiles, des parasites ».

J’ai parlé de mon étude « Misplaced Mercy » sur l’accusation et la condamnation des parents qui ont tué  leur enfant handicapé.  Cette étude démontrait que la justice était plus clémente envers  les parents d’enfant handicapé que pour les parents-meurtriers d’enfants non handicapés.

J’ai  souligné les raisons invoquées par les parents pour mettre fin aux jours de leur enfant handicapé – la « compassion », la crainte de les laisser partir, le stress (même quand ils rejettent l’aide offerte), les attentes anéanties, et la sympathie que  les membres du système judiciaire – les policiers, les coroners, les procureurs de districts, les juges et les jurés – manifestent non pas à la personne handicapée mais à l’auteur du crime.

Après l’entrevue téléphonique,  j’ai fait quelques recherches sur cette jeune femme – Qyzra Waljia – qui avait été assassinée.  Je ne voulais pas que sa vie soit égarée dans le maelstrom médiatique comme celle de Tracy Latimer.

Contrairement à Tracy, Qyzra a grandi à l’ère de l’informatique et a laissé quelques traces faciles à repérer :  un article dans le magazine Girls Life quand elle avait 13 ans, un autre article dans le London Free Press, il y a trois ans, une page Facebook, des informations sur les ateliers qu’elle dirigeait sur la « Communication améliorée et alternative» (CAA).  Qyzra disait qu’elle était exactement comme les autres.

Mais d’après ses propos et les descriptions qu’en ont faits les autres, Qyzra était une personne fascinante, débordant de vitalité.

Dans l’article publié dans Girls Life, elle disait :

« Lorsque je suis arrivée au Canada et que j’ai eu un fauteuil roulant, j’ai vraiment  compris  ma différence par rapport aux autres enfants.  Certes, j’étais heureuse de pouvoir me déplacer mais la différence était tellement évidente.  En général, les enfants sont gentils, mais il y a toujours des méchants pour vous blesser en disant par exemple «  oh, regarde cette grosse baveuse »  (un  symptôme que je ne peux contrôler).  Ils pensent peut-être que je suis incapable de comprendre.  Hélas, si!  Et ça fait mal!

Même si ma vie est difficile quelquefois, je déteste entendre les gens dire «  pauvre petite fille ».  Ça me démoralise.  En revanche, ce qui m’aide, c’est quand on m’encourage;  par exemple lorsque je fais mon travail scolaire et qu’on me dit «  Bravo, quel beau travail! ».  Cela m’incite à aller plus loin.  Entre mes parents, le personnel du camp de jour et les membres de notre église, j’ai énormément d’encouragements;  et puis, il y a mes amies,  certaines « normales », d’autres à besoins spéciaux.  J’aime être avec elles.  Nous regardons des magazines ensemble – mon occupation préférée – et elles me coiffent, me maquillent.

Mon esprit va très vite et je voudrais communiquer aussi vite que je pense.  J’ai des limitations physiques, pas mentales.  Mais la plupart des gens ne le comprennent pas.  Ils présument que je suis déficiente mentale. Mais je ne le suis pas.  C’est dur!

Parfois je me dis «  j’ai 13 ans…..C’est tellement injuste.  Et quand je suis comme ça, je ne veux plus rien faire.  Alors, je regarde un film comique pour me remonter le moral. Et dès que je ris, je vais bien.

Le plus frustrant, c’est que je dépends des autres pour mon quotidien.  Je dois être nourrie, baignée, habillée et changée tous les jours.  Imaginez votre mère en train de vous changer comme un bébé.  Mais mes parents sont fantastiques.  Alors, je fais face…et j’essaie de garder le moral.

Ce qui me rend joyeuse?  C’est  aider d’autres enfants en difficultés.  Lorsque l’ouragan Katrina a dévasté la Nouvelle Orléans, j’ai demandé à mon père d’envoyer des boîtes de conserve.  Je n’aime pas voir les autres souffrir.  J’aimerais être un mentor pour des enfants à besoins spéciaux.  Je voudrais leur servir d’exemple et c’est ce qui me motive, surtout lorsque je suis démoralisée. »

Qyzra savait déjà combien les mots et les comportements peuvent détruire.  J’ai pensé à l’incidence qu’ont pu avoir, sur sa vie et sur sa mort, tous les préjugés inhérents à sa déficience.  Quitter la Tanzanie pour venir s’installer au Canada et y mourir.  Ce qui nous ramène au lien entre le traitement des parents qui ont tué leur enfant handicapé et l’actuelle campagne en faveur de  l’euthanasie et de  l’aide au  suicide.

Meurtre par compassion, Tracy Latimer, « pauvre petite fille ».

Qyzra savait combien  les effets toxiques de la pitié pouvaient la ravager; elle avait appris que la pitié empoisonne la vie.  Elle avait trouvé le moyen de survivre, de lutter, avec humour et  générosité, avec sa famille et ses amies.

Pourtant, malgré toutes ses luttes,  cette vie lui a été enlevée.  Quelle obscénité que de voir d’autres personnes se débarrasser de  leur vie comme d’un vieux manteau par le biais du suicide assisté ou de l’euthanasie… Si une jeune fille peut faire face à ses limitations fonctionnelles, aux insultes des autres enfants, aux obstacles qui entravent son cheminement…si elle peut apprendre et avoir une vie sociale, passer à travers les difficultés de l’adolescence…alors tous les adultes enrichis par des années de connaissances et d’expériences, devraient pouvoir profiter de leur vie, tant qu’ils le peuvent.

Conférence de l’EPC

April D’Aubin, recherchiste-analyste du CCD, a assisté les 8 et 9 novembre 2013 à Toronto, à la Conférence de l’Euthanasia Prevention Coalition.  Elle a pu y écouter les principaux chefs de file de la campagne contre la légalisation de l’euthanasie et de l’aide au suicide.  La conférence a été suivie du lancement, à Bruxelles,  d’ EPC Europe.    Pour en avoir un aperçu, regarder la courte vidéo de ce lancement en cliquant sur le lien ci-dessous :

http://www.youtube.com/watch?v=6r2Gx3ARIP4&feature=youtu.be
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