Cette Voix qui est la nôtre, octobre 2009

Volume 27, Numéro 4

Pour le CCD

Mises à jour des groupes membres du CCD


Pour le CCD

L'importance de la Commission canadienne des droits de la personne pour les personnes handicapées

(Cet article a été envoyé à tous les membres du Parlement sous forme de lettre ouverte)

Le Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD), une organisation défendant les droits humains des personnes handicapées afin de bâtir un Canada accessible et inclusif, estime qu'il est temps pour des organismes-pairs de témoigner publiquement de la valeur de la Commission canadienne des droits de la personne au sein de la collectivité et ce, afin de contrer l'attaque biaisée, vocale et très médiatisée qui la frappe. Par de venimeuses critiques, le chroniqueur Mark Steyn de Maclean's condamne le traitement appliqué par la CCDP aux plaintes fondées sur l'article 13 de la Charte canadienne des droits et libertés. Dans son blogue du jeudi 17 septembre 2009, M. Steyn affirme:

Dans l'ancien temps du printemps 2008, les règles étaient très simples: être accusé d'un délit au titre de l'article 13 impliquait une condamnation du Tribunal canadien des droits de la personne. Au cours de l'histoire de l'article 13, tous les défendants comparaissant devant le TDP ont été jugés coupables. Nulle comparaison ne saurait être établie avec les systèmes judiciaires de Saddam Hussein et de Pol Pot puisque ces éminents juristes se sentaient obligés de gracier de temps en temps un accusé pour faire bonne impression. Le taux d'inculpation inéluctable du Canada est loin de nous rassurer quant à l'engagement progressiste du Dominion envers les «droits de la personne».

Comme le discerneront les lecteurs avisés, M. Steyn détourne sciemment la terminologie de son but premier afin de créer une image publique d'injustice. La CCDP est décrite comme un tribunal violant les idéaux et principes fondamentaux de son mandat – équité, égalité et non discrimination. Si elle n'est pas contestée, cette description risque de saper la confiance des Canadiennes et des Canadiens envers cette éminente et hautement importante institution nationale qui permet à tous et chacun d'accéder à la justice, nonobstant la situation sociale et la vulnérabilité économique.

Certes, Messieurs Mark Steyn et autres ont parfaitement le droit de contester les lois et pratiques qui, à leur avis, enfreignent les droits garantis par la Charte des droits et libertés. Le CCD craint néanmoins que cette tempête qui s'abat sur les travaux anti-propagandistes de la Commission n'obscurcisse un domaine beaucoup plus vaste - le rôle important qu'elle a joué pour assurer aux personnes handicapées, femmes, gens de couleur, autochtones, gais et lesbiennes et aux autres membres des collectivités défavorisées «le droit de tous les individus à l'égalité des chances d'épanouissement et à la prise de mesures visant à la satisfaction de leurs besoins», tel que stipulé par la Loi canadienne sur les droits de la personne.

Puisque certains journalistes caricaturent publiquement la CCDP, vous risquez d'entendre, en tant que membres du Parlement, des commentaires indignés sur le mandat de la Commission ainsi que sur la manière dont elle, son personnel et ses arbitres exécutent le rôle qui leur est dévolu. Par conséquent, afin de vous permettre de mieux saisir comment ses réalisations ont fait avancer une société canadienne plus accessible et plus inclusive pour les personnes handicapées, le CCD vous présente ci-après son point de vue sur la valeur du système canadien des droits de la personne.

Le nombre de personnes handicapées défavorisées au Canada est nettement disproportionné.

  • De nombreux Canadiennes et les Canadiens handicapés vivent et vivront certainement dans la pauvreté.
  • Plus de deux millions de Canadiens handicapés ne peuvent accéder à l'une, au moins, des aides requises en éducation, dans les lieux de travail, en modification résidentielle, appareils fonctionnels et autres qui leur permettraient de participer pleinement à leur communauté.
  • Plus de 56% des adultes handicapés en âge de travailler sont actuellement sans emploi ou hors du marché du travail. Ce taux atteint presque 60% chez les femmes ayant des limitations fonctionnelles.
  • Selon l'Organisation mondiale du travail, l'exclusion des personnes handicapées du marché du travail entraîne une perte annuelle du PIB variant entre 1,37 milliards et 1,94 milliards de $US.
  • À travers le pays, plus de 10 000 personnes ayant des déficiences intellectuelles sont encore internées dans des institutions, y compris dans des foyers collectifs et des centres de soins collectifs.
  • Un peu plus de la moitié des enfants handicapés n'a pas accès aux dispositifs et accessoires fonctionnels requis.
  • Au sein de la société canadienne, l'incidence de la violence et des agressions perpétrées à l'égard des personnes handicapées, notamment des femmes handicapées, est l'une des plus élevées. (Mettons fin à l'exclusion)

Ces préjudices sont renforcés par des obstacles qui, au sein de la société canadienne, empêchent les personnes handicapées d'accéder aux services et aux emplois et entravent leur participation communautaire. En effet, quarante pour cent des plaintes reçues par la CCDP ont été déposées par des personnes handicapées cherchant à obtenir réparation contre de la discrimination fondée sur la déficience. Malgré ces nombreux obstacles à la pleine et égale participation des personnes avec des limitations fonctionnelles, la Commission joue un rôle prépondérant en contribuant à l'avènement d'une société canadienne sans obstacle.

Des exemples tirés des dossiers publics illustrent concrètement l'aide apportée par le système fédéral des droits de la personne pour amener les personnes handicapées à surmonter les obstacles qui les marginalisent, les empêchent de participer à la vie communautaire et les maintiennent dans le groupe des défavorisés.

Comme les autres Canadiens, les personnes sourdes aiment regarder la télévision mais les télédiffuseurs sont peu enclins à sous-titrer toute leur programmation. Suite a une plainte contre la CBC, déposée par Henry Vlug, un Canadien sourd, la CCDP a ordonné le sous-titrage intégral de toutes les émissions de télévision. (Falardeau-Ramsey, Michelle, 2001. 2001 "Last Word". L'Association canadienne des journalistes, http://www.eagle.ca/caj/mediamag/winter2001/lastword.html)

La CCDP aide les personnes handicapées à convaincre les employeurs d'apporter des accommodements en milieu de travail. Ainsi, dans le cas Dawson c. La Société canadienne des postes, le Tribunal canadien des droits de la personne a ordonné à Postes Canada «de collaborer avec la Commission canadienne des droits de la personne pour modifier ses politiques et de mettre sur pied, à l'intention de ses gestionnaires et de son personnel, un programme de formation en équité en milieu de travail, en mesures d'accommodement et en sensibilisation, notamment au sujet de l'autisme et des personnes autistes.» Ce jugement ponctuait une plainte déposée par Michelle Dawson, une femme autiste qui avait été «victime de discrimination de la part de Postes Canada du fait que ses collègues avaient fait courir la rumeur qu'elle s'automutilait et avait une propension à la violence, d'une part, et que son employeur lui avait ordonné de se soumettre à une évaluation médicale lorsqu'elle avait dû prendre congé en raison de cette rumeur», (Rapport annuel 2008 du Tribunal canadien des droits de la personne)

Dans le cas Audet c. la Compagnie de chemins de fer nationaux du Canada, 2006, TCDP 25, le Tribunal a conclu que le CN avait agit de manière discriminatoire à l'égard de M. Audet qui travaillait comme serre-freins lorsqu'il a été victime d'une crise d'épilepsie. Le CN n'a pas officiellement licencié M. Audet mais il a arrêté de lui offrir des quarts de travail. Le Tribunal a statué que le CN avait fait preuve de discrimination à pour motif de déficience et lui a ordonné de réintégrer le plaignant dans son service, le plus rapidement possible. (Rapport annuel 2006 du Tribunal canadien des droits de la personne)

Dans le cas Green c. la Commission de la fonction publique du Canada, le Conseil du Trésor et le ministère du Développement des ressources humaines du Canada, le Tribunal canadien des droits de la personne a conclu que Mme Green, une personne ayant des troubles d'apprentissage, avait été victime de discrimination pour motif de déficience parce que les intimés observaient des pratiques tendant à priver les personnes ayant une incapacité d'apprentissage de possibilités d'emplois. Suite au jugement du Tribunal, Mme Green a obtenu le poste qu'elle visait ainsi qu'une indemnisation pour perte de salaire; le Tribunal a en outre ordonné aux ministères de s'assurer que leur personnel respectait les politiques du gouvernement fédéral ayant pour but de prévenir la discrimination et de lui donner une formation sur le respect de la non-discrimination dans les pratiques d'emploi. (Rapport annuel 1998 du Tribunal des droits de la personne)

Comme les prouvent ces exemples, grâce aux Commissions des droits de la personne, des Canadiennes et les Canadiens handicapés ont forcé d'importantes sociétés canadiennes et des ministères fédéraux à modifier leurs pratiques discriminatoires en faveur de l'égalité. Les gains vont quelquefois au-delà du recours individuel, notamment quant les intimés sont priés de réformer leurs politiques et pratiques. Les solutions systémiques engendrent des changements qui, par effet ondulatoire, provoquent des transformations grâce à la création de politiques, de pratiques et de services respectant les besoins et les différentes capacités d'une vaste gamme de Canadiennes et de Canadiens.

Les Canadiens avec des déficiences estiment que le pays a un besoin constant de Commissions de droits de la personne. Les obstacles continuent à se propager puisque de nouvelles technologies et de nouveaux produits sont sans cesse développés sans que leur interaction avec les différentes déficiences soit prise en considération. La vague de l'informatique qui déferle sur le pays répand également de nouveaux obstacles pour un nombre de plus en plus croissant de personnes avec des déficiences. Ainsi, pour utiliser les postes de divertissement dans les avions, les voyageurs doivent sélectionner, sur un écran, des commandes présentées en format visuel. Ce qui constitue un nouvel obstacle pour les malvoyants. La Commission devrait régler cette question au cours des prochains mois et, nous l'espérons, supprimer cette autre entrave.

Le CCD exhorte les Canadiennes et les Canadiens à ne pas oublier, lorsqu'ils discuteront des travaux de la CCDP et des autres organes provinciaux, que les Commissions contribuent, depuis fort longtemps à la création d'un Canada accessible et inclusif. Les Canadiens handicapés ont besoin de Commissions dynamiquement engagées dans l'élimination des obstacles à leur pleine et égale participation canadienne. Le CCD enjoint tous les gouvernements à appuyer les Commissions et à les doter des ressources nécessaires pour qu'elles puissent jouer leur rôle-clé de grands bâtisseurs d'un Canada accessible et exclusif.

Sources:

  • Falardeau-Ramsey, Michelle, 2001. 2001 "Last Word". L'Association canadienne des journalistes
    http://www.eagle.ca/caj/mediamag/winter2001/lastword.html
  • Lynch, Jennifer. «Le système fédéral de protection des droits de la personne: des approches modernes pour des enjeux modernes», notes pour une allocution de Jennifer Lynch, Présidente de la Commission canadienne des droits de la personne, Conférence annuelle 2009 de l'Association canadienne des commissions et conseil des droits de la personne (ACCCDP), lundi 15 juin 2009
  • Mettons fin à l'exclusion, site Web
  • Steyn, Mark. 2009. "It took a while but Section 13 is dead. Macleans.ca.
    http://www2macleans.ca/2009/09//17/9t-took-a-while-but-section-12-is-dead/
  • Steyn, Mark. 2009. The fat cats vs. Blazing Cat Fur. Maclean's, 6 juillet 2009.
  • Worthington, Peter. 2009. "Rein in the human rights bureaucracy" Toronto Sun.
  • Tribunal canadien des droits de la personne, rapport annuel 1998
  • Tribunal canadien des droits de la personne, rapport annuel 2006
  • Tribunal canadien des droits de la personne, rapport annuel 2008

Enjeux actuels en matière de transport : Le point de vue du CCD

(Le CCD a récemment écrit à tous les ministres des Transports du pays pour les sensibiliser aux obstacles qu'affrontent les voyageurs handicapés au Canada.)

Le Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD) est reconnu pour ses nombreuses interventions en faveur de l'accessibilité des transports. En fait, le problème de l'accès aux systèmes de transports canadiens a galvanisé la création de notre organisation, il y a plus de trente (30) ans. Pourtant, de nombreux obstacles subsistent encore malgré les améliorations apportées; pire encore, de nouvelles entraves ont été créées. Dans cet article, le CCD met en évidence les obstacles qui, dans les systèmes de transport actuels, freinent l'accès des personnes avec des déficiences; il étaye les recommandations formulées aux ministres des Transports du Canada, expose les stratégies adoptées par d'autres pays et présente les recommandations soumises au ministre fédéral des Transports, l'honorable John Baird, membre du Parlement.

Service d'autobus Greyhound

La compagnie Greyhound a annoncé la suspension de ses services au Manitoba et dans le nord-ouest ontarien. Pour de nombreuses personnes handicapées, les services d'autobus accessibles constituent le seul mode de transport pancanadien et intra-provincial. Ces services sont particulièrement cruciaux dans les régions rurales et éloignées. Le CCD a donc exhorté les ministres des Transports du Canada à trouver une solution à long terme pour un service entièrement accessible aux personnes avec des limitations fonctionnelles.

Règlements d'accessibilité

Au cours des dernières années, le ministère fédéral des Transports ne s'est pas montré pas particulièrement ouvert aux discussions sur l'accessibilité et sur les transporteurs réglementés par le gouvernement canadien. Puisque Transport Canada ne manifestait aucune envie d'entreprendre un dialogue sur la création d'un plan d'action visant à améliorer l'accessibilité, le CCD a été forcé de porter plainte ou d'entamer des procédures afin de garantir l'accessibilité des systèmes de transports nationaux. Il s'est battu pendant sept ans contre VIA Rail pour contester l'achat de wagons inaccessibles; la Cour suprême du Canada a finalement tranché en notre faveur en ordonnant à VIA de modifier les fameux wagons. Tout aussi ardu fut notre combat contre Air Canada et Westjet dans la célèbre affaire «une personne/un tarif». Les personnes handicapées ayant besoin d'auxiliaires pour des services non fournis pas le personnel de bord ne seront plus obligées de payer deux billets. Certes, nous avons gagné mais un cessez-le-feu aurait pu être conclu par une politique et une réforme du droit.

À partir de leurs expériences passées et devant la création de nouveaux obstacles, les Canadiennes et les Canadiens handicapés ont conclu que le seul moyen de garantir l'accès était d'instaurer des règlements qui forceraient les transporteurs à se conformer aux normes d'accès. En Ontario, la Loi sur l'accessibilité des personnes handicapées de l'Ontario pallie à ce besoin.

Selon l'analyse du CCD, les forces du marché n'ont pas garanti l'accès aux transports et ne le garantiront pas: seuls des règlements permettront aux Canadiens avec des déficiences d'accéder aux transports publics sur le même pied d'égalité que les autres personnes non handicapées. Le CCD ne croit pas que la création de tels règlements dépende de l'adoption d'une «loi nationale pour les personnes handicapées». Les lois actuelles régissant les transports fédéraux peuvent parfaitement y pourvoir.

Réglementation appliquée dans d'autres pays

Pour régler le problème de l'accessibilité des transports, la réglementation réclamée par le CCD n'est pas une stratégie insolite. D'autres pays développés, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni régulent les questions d'accès dans l'industrie des transports. Les Canadiens avec des déficiences s'attendent à ce que le Canada suive la cadence des meilleures pratiques appliquées par des pays semblables au nôtre.

L'Americans with Disabilties Act (ADA): Une réussite en matière de transport - Aux États-Unis, les trains sont conformes aux règlements d'accessibilité stipulés dans l'ADA. Les aéroports et les avions américains sont des champions internationaux en matière d'accessibilité. Grâce à leur influence sur les marchés mondiaux, les normes de conception des aéronefs américains deviennent des normes internationales.

Title II: En matière de transports publics, l'ADA édicte la prestation de transports accessibles. L'achat des véhicules neufs ou usagés et la remise en état des anciens véhicules sont assujettis aux règlements adoptés en vertu de l'ADA. Outre ces règlements très détaillés, des Manuals on Transportation Design, produits par l'Architectural and Transportation Barriers Board ont été légalement mandatés pour fournir dans les moindres détails es caractéristiques exigées d'un véhicule accessible. Les chapitres du Title II sur le transport public sont exécutoires soit par le biais de procès particuliers, soit par le dépôt d'une plainte auprès de l'Office of Civil Rights de la Federal Transit Administration, Department of Transportation (DOT). Les transports exploités en entreprise privées (par ex les trains et les autobus interurbains) sont visés par le Title III. Les plaintes de violations du Title III peuvent être déposées auprès de la Civil Rights Division du Department of Justice (DOJ). Le ministère est autorisé à intenter un procès en cas de pratique de discrimination. Les procès privés sont rares. Cela illustre bien la capacité de l'avocat du DOT et du DOJ de représenter efficacement les intérêts des personnes handicapées. Ainsi, grâce à ce cadre de réglementation, l'accessibilité des transports américains est supérieure à celle du Canada

Le Disability Discrimination Act du Royaume-Uni (1995) - Le Mobility and Inclusion Unit du Department of Transport du R-U est responsable de la réglementation de l'accessibilité. Avant de mettre des véhicules en service, les transporteurs doivent obtenir un permis de l'Inclusion Unit.

Les wagons inaccessibles achetés par VIA Rail en l'an 2000 de VIA étaient initialement destinés au Royaume-Uni. Mais parce qu'ils n'étaient pas conformes aux normes d'accessibilité, le constructeur n'a pu obtenir de permis pour les mettre en service sur le réseau ferroviaire anglais.

Au Canada, les voyageurs handicapés espèrent que le gouvernement créera un organe capable de refuser un permis à tout transporteur cherchant à faire fonctionner de l'équipement roulant inaccessible. Le CCD a vivement réclamé une réglementation de l'accessibilité pour les transporteurs canadiens.

Inscrire l'accès au programme des transports canadiens

Le CCD a demandé à tous les ministres des Transports du Canada d'inscrire la question de l'accessibilité à leur ordre du jour. À cette fin, il leur a soumis ce bref tour d'horizon des problèmes et enjeux actuels, répertoriés aux niveaux national et provincial/territorial.

Obstacles dans le système fédéral des transports

  1. Les petits aéronefs CRJ d'Air Canada ne sont pas toujours accessibles aux personnes ayant des limitations fonctionnelles: leur soute ne peut contenir les fauteuils roulants. Puisqu'il n'y a pas toujours assez de portes pour accommoder ces petits avions, l'embarquement et le débarquement doivent quelquefois s'effectuer sur la piste et dans ce cas, des escaliers doivent être ajoutés. Voilà que réapparaissent les obstacles d'il y a trente ans.
  2. Les aéroports continuent à installer des bornes d'enregistrement électronique. Ces «cracheurs de billets» ne sont pas accessibles aux malvoyants ni aux personnes à mobilité réduite.
  3. Suite au jugement de l'affaire VIA Rail, trente-trois (33) wagons ont dû être réaménagés mais les wagons-lits sont toujours inaccessibles.
  4. Une personne sourde/aveugle a dû voyager avec un accompagnateur. Aucune évaluation personnelle de sa capacité de voyager de manière autonome n'a été demandée. Le cas est toujours devant les tribunaux.
  5. L'Office des transports du Canada (OTC) n'a pas été capable d'instaurer un mécanisme de règlement systémique des plaintes ni des solutions trans-réseau. Résultats, les mêmes plaintes sont sans cesse déposées.
  6. Les transporteurs fédéraux se prévalent des Codes de pratiques volontaires. Les Canadiennes et Canadiens handicapés ont empiriquement constaté que ces codes n'assuraient pas la pleine accessibilité. Des règlements s'imposent à cette fin.

Obstacles provinciaux/territoriaux

  • À travers le pays, les personnes avec des déficiences ont fortement réclamé que les arrêts d'autobus et de métro soient annoncés de manière distincte. Des plaintes fondées sur les droits de la personne ont été déposées mais aucun redressement systémique n'a été appliqué.
  • Créés il y a quelques années, les réseaux de transport adaptés sont de plus en plus sollicités par les personnes handicapées et les personnes âgées. Mais l'offre ne suit pas la demande, laquelle continuera à augmenter avec le vieillissement de la population. Les services sont quelquefois suspendus ou davantage limités.
  • L'installation des signaux sonores pour piétons s'effectue très lentement; certains centres n'en ont même pas. Rien n'indique aux niveaux national, provincial et local que cela soit une priorité.
  • Même avec une réservation préalable de quarante-huit (48) heures, les autobus accessibles interurbains ou interprovinciaux arrivent souvent au terminal sans aucun dispositif de levage ou avec un dispositif brisé.
  • Il est même arrivé que l'autobus accessible, pourtant réservé, n'ait pas été mis en service et que le transporteur soit obligé de fournir un service de taxi au voyageur (par ex: de Winnipeg à Brandon)
  • De plus en plus de taxis accessibles sont mis en service certes. Mais dans certains centres, importants pourtant, ce service est limité ou carrément inexistant.
  • Dans les régions rurales, l'accessibilité des services de transport et des aérogares est toujours problématique.

Recommandations du CCD pour l'établissement d'un système fédéral de transport, accessible et inclusif:

Le CCD a soumis les recommandations suivantes au ministre des Transports, l'honorable John Baird, membre du Parlement.

Que le ministre des transports élabore immédiatement, pour tous les modes de transports réglementés par le gouvernement fédéral, des règlements d'accessibilité analogues au modèle américain de réglementation.

Que le ministre des Transports établisse un Comité consultatif d'organisations de personnes handicapées sur le transport accessible. Ce comité sera doté des ressources requises pour entreprendre des recherches et conseiller le ministre pour l'avancement de l'accès et de l'inclusion des personnes handicapées dans tous les modes de transports réglementés par le fédéral.

Que le ministre des Transports renforce la capacité de l'Unité du transport accessible, au sein de Transport Canada, afin qu'elle puisse élaborer un plan d'action national, effectuer des recherches sur les réussites dans d'autres juridictions, soumettre annuellement des rapports sur les objectifs convenus, surveiller le genre et le focus des plaintes déposées auprès de l'OTC et garantir une consultation appropriée de la collectivité des personnes handicapées.

Que le gouvernement du Canada impose un très rigoureux principe de normalisation à toute initiative d'infrastructure.

Que l'Unité du transport accessible, au sein de Transport Canada, publie un plan d'action pour l'établissement d'un système de transports nationaux accessibles et inclusifs et soumette chaque année un rapport sur les objectifs et les réalisations.

Que l'Office des transports du Canada élabore un plan d'action pour l'éradication des obstacles systémiques qu'affrontent les personnes handicapées.

Si les questions d'accès aux transports fédéraux vous préoccupent, parlez-en au ministre des Transports, l'honorable John Baird.


L'inclusion: Bien plus qu'un simple accès

Par John Rae, vice-président du CCD et président sortant de l'AEBC

(Allocution prononcée lors du Congrès Collaborations, collections et communautés, le 2 octobre 2009 à Ottawa, Ontario)

Lorsque vous entendez les mots «accès» ou «accessibilité», qu'est-ce qui vous vient à l'esprit? La plupart des gens pensent à une rampe inclinée ou à des toilettes accessibles. C'est compréhensible puisque le symbole international de l'accessibilité est un fauteuil roulant stylisé.

Mais un concept inclusif d'accessibilité englobe bien davantage.

Certains d'entre nous sont différents, parlent, apprennent et se déplacent différemment ou se servent d'équipement adapté pour communiquer ou exécuter leurs tâches.

Le véritable accès repose sur une compréhension et une valorisation des différences. Diversifiée et en expansion, la collectivité canadienne des personnes handicapées regroupe des personnes ayant des déficiences visibles et invisibles. Au Canada, une personne sur sept a des limitations fonctionnelles et ce taux s'accroît au fur et à mesure du vieillissement de la population. Ce nombre n'inclut ni nos amis ni les membres de nos familles, potentiels clients de vos établissements.

Comprendre les questions d'accès et d'inclusion c'est tout d'abord comprendre comment l'approche «modèle médical» a évolué pour devenir une approche fondée sur le «modèle social». Tout a commencé avec une idée bien simple: permettre aux personnes en fauteuil roulant d'entrer dans les édifices. Malheureusement, certains établissements ne sont jamais allés au-delà.

Puis, vint la transition perceptuelle entre la personne en fauteuil roulant, jugé obstacle à l'accès et le visiteur ayant des limitations fonctionnelles, confronté à un problème d'accès érigé par le musée ou la galerie d'art. Des fournisseurs de services ont dû apprendre à assumer la responsabilité des problèmes créés par les marches d'escaliers et ce, même lorsque l'environnement bâti date de plusieurs décennies.

C'est alors que de nombreux musées, des galeries d'art, des installations en pleine nature et des biens patrimoniaux entreprirent de se familiariser avec d'autres déficiences, y compris des limitations fonctionnelles moins visibles – troubles d'apprentissage et problèmes de santé mentale. Cela s'inscrivait dans le vaste processus visant non seulement à comprendre les besoins des auditoires dans toute leur variété et toute leur complexité mais encore à les combler. Une fois entamé, ce processus devient un mouvement perpétuel.

Nous pouvons tirer plusieurs leçons de ce processus, notamment sur le type d'apprentissage des musées, galeries d'art, installations de pleine nature et biens patrimoniaux.

L'accessibilité englobe l'accès aux locaux, cela va de soi. Mais elle va plus loin encore, couvrant toutes les facettes de votre organisation, de vos programmes et de vos offres. La véritable inclusion implique l'accès aux expositions, aux programmes éducatifs, aux possibilités d'emploi, de bénévolat ainsi qu'aux explications dans les vitrines et aux renseignements inhérents à vos installations et activités.

Les musées et les galeries d'art varient en grandeur et en cadre. Cette allocution qui vise surtout les grandes galeries et les grands musées, cette allocution s'applique aussi à de plus petits biens patrimoniaux, à l'intérieur comme à l'extérieur, ainsi qu'à de plus petites installations de pleine nature.

Accès aux locaux

Entrer…voilà la clé pour participer aux activités. Entrer et pouvoir se déplacer facilement dans l'édifice – au complet – est primordial. Prévoir des places de stationnement près de l'entrée, des entrées de plain-pied et des allées/passerelles, un éclairage adéquat, des planchers antidérapants, des ascenseurs, des toilettes accessibles, une signalisation claire, minimiser les reflets des surfaces, prévoir ici et là des bancs de repos et avoir un personnel accommodant….voilà ce qui rendra votre édifice plus «inclusif» et plus invitant pour de nombreux visiteurs.

Les matériaux actuels permettent de construire des édifices accessibles aux niveaux physique et comportemental. Des listes de vérifications peuvent être aussi appliquées pour évaluer l'accessibilité de l'édifice et établir un plan d'améliorations. Mais il existe une recette beaucoup plus facile, à savoir consulter des visiteurs ayant diverses déficiences, les inviter à circuler dans votre édifice et demander leur rétroaction. Cette participation directe supplante nettement une liste quelconque de vérification et permet à votre personnel d'interagir directement avec les «véritables spécialistes» de la déficience: les personnes handicapées. Elle facilite les contacts personnels et les liens avec les organisations de votre communauté.

Promotion de vos programmes

Comment publicisez-vous vos programmes? Uniquement par des dépliants imprimés présentés à l'entrée de votre établissement? Ou avez-vous un ATS régulièrement vérifié par votre personnel, fournissez-vous des dépliants en langage clair, sur de multiples supports/formats ou enregistrez-vous un message dans votre boîte vocale, surtout pour la nuit?

La plupart des musées, galeries d'art et édifices patrimoniaux possèdent un site Web. Est-ce que le site de votre organisation est totalement accessible? St-il conforme aux normes WC3? Est-ce que les vidéos sont sous-titrées? Est-ce que vos liens sont dotés de la fonction Alt-Tab afin que les personnes aveugles n'aient pas à deviner le contenu? Est-ce que les photos ont des légendes et sont-elles écrites en langage clair?

Le concept d'accessibilité permet aux personnes ayant diverses déficiences d'obtenir des renseignements. Il maximise l'usage universel des sites Web qui deviennent disponibles par le biais d'une gamme beaucoup plus vaste de supports technologiques.

Participation

Comment s'effectue le recrutement du personnel et des bénévoles? Est-ce que vous vous fiez au «bouche à l'oreille» ou avez-vous instauré un plan pour rejoindre divers groupes de la collectivité et diversifier ainsi votre force ouvrière et votre réseau de bénévoles? Sensibilisez-vous vos employés aux enjeux des personnes avec des déficiences? Connaissent-ils l'obligation d'accommoder sous réserve de contrainte excessive?

Représentation des personnes avec des déficiences

Possédez-vous des œuvres/documents sur la vie et l'histoire des personnes handicapées? Car les personnes handicapées ont une histoire, même si cette dernière n'est pas aussi documentée qu'elle devrait l'être. À l'heure où les musées et les galeries recherchent «les histoires cachées» aux fins d'exposition, pourquoi n'avoir jamais pensé aux personnes handicapées?

De nombreuses œuvres muséales et de galeries d'art ont été répertoriées dans le cadre d'un projet du Royaume-Uni intitulé «Rethinking Disability Representation in Museums and Galleries». Malheureusement, elles étaient toutes entreposées donc non exposées. Les objets et les œuvres d'art finalement présentés ne comportaient aucune mention explicite ni aucune explication quant à leur rapport avec les personnes handicapées. Dans les expositions et les présentations, les personnes handicapées sont souvent représentées selon les stéréotypes prévalant dans les autres médias – films, littérature, télévision et publicité caritative. Dans ces stéréotypes, les personnes avec des déficiences sont peintes comme des monstres, des êtres passifs, dépendant de la charité, des miracles bibliques et, comme des héros lorsqu'elles ont transcendé leur déficience en surmontant les obstacles inhérents à leurs limitations fonctionnelles. En revanche, les personnes handicapées ne sont pratiquement jamais peintes dans des activités de la vie quotidienne.

Des entrevues avec des conservateurs ont permis d'élucider ce problème. La plupart étaient ouverts à l'inclusion des personnes handicapées dans les expositions et présentations mais s'interrogeaient quant à la mise en pratique de ce cette représentativité. Plusieurs craignaient de commettre des erreurs et même d'offenser. Ils ne voulaient pas avoir l'air d'exhiber des monstres en présentant «la différence» sous une forme risquant d'amener la curiosité malsaine ou tout autre type de regard.

La recherche a dégagé plusieurs dilemmes en ce qui a trait aux expositions. Devons-nous présenter (et si oui, comment), des témoignages poignants sur l'histoire des personnes handicapées, des asiles, des blessures de guerre ou industrielles, des exhibitions monstrueuses, des expériences personnelles de la douleur, de la discrimination et marginalisation?

Quant doit-on explicitement mentionner le lien d'un objet avec les personnes handicapées, lien qui serait autrement passé inaperçu? Comment présenter le matériel et les documents des collections pour qu'ils incorporent les points de vue et perspectives des personnes avec des déficiences?

L'optique des personnes handicapées sous-tendant le modèle social de la déficience est un puissant outil pour contester et examiner de telles représentations négatives. Tous ces stéréotypes passent à travers le prisme des obstacles environnementaux, comportementaux et sociaux qu'affrontent les personnes handicapées dans leur lutte pour l'égalité et les droits humains fondamentaux.

«Sortir de l'ombre»

Le Musée royal de l'Ontario a présenté, l'an passé, Sortir de l'ombre : les personnes handicapées, une histoire à ne pas oublier, une exposition poignante consacrée à l'histoire canadienne des personnes handicapées. Cette exposition de 13 objets est le fruit d'une collaboration avec les étudiants et les anciens élèves de l'université Ryerson.

Les étudiants ont été invités à identifier un objet représentant une époque ou un moment particulier de l'histoire canadienne des personnes handicapées et à étudier sa signification.

Chaque histoire est développée à partir d'un mot, par exemple:

  • Labeur attire l'attention sur les travaux pénibles non rémunérés de trois détenues au Toronto Hospital for the Insane, au début des années 1900.
  • Habillage montre 16 survêtements identiques que portaient généralement les détenus de 16 établissements résidentiels de l'Ontario et attire l'attention sur les milliers de Canadiennes et de Canadiens atteints d'une déficience intellectuelle qui vivent dans des conditions ternes et floues.
  • Empaquetage présente une malle envoyée avec un garçon de sept ans à l'Orillia Asylum for Idiots au début des années 1950. Entre 1876 et 1950, près de 10 000 vies furent entassées dans des malles au moment de l'institutionnalisation des personnes atteintes d'une déficience intellectuelle.

Accès aux programmes

Offrez-vous des conférences publiques? Se déroulent-elles dans des salles accessibles? Offrez-vous des services d'interprétation gestuelle? Mentionnez-vous ces éléments d'accessibilité dans la publicité de vos événements?

Est-ce que les films ou courts métrages incluent une narration descriptive? Le système vidéo numérique (SVN) transmet des données sur une piste audio supplémentaire qui, grâce à un casque d'écoute comblent les espaces du contenu narratif. Alors que cet équipement a été conçu pour venir en aide aux cinéphiles aveugles, les personnes voyantes estiment qu'ils profitent davantage d'un film auquel un SVN a été annexé.

Est-ce que vos conférenciers ont tendance à décrire le contenu des diapositives projetées pour renforcer leur exposé? Ou passent-ils la majeure partie de leur présentation à parler à leurs diapos?

Offrez-vous des programmes spéciaux pour les groupes scolaires? Possédez-vous certains objets que les élèves pourraient examiner de manière tactile?

Accès à l'information

Es-ce que les renseignements sur les œuvres exposées sont présentés en mini caractères dans une vitrine? Ou, dans votre établissement, prévoyez-vous des guides audio, des esquisses tactiles ou des fiches d'information en formats multiples, incluant les gros caractères et le braille?

Accès aux expositions

Comment sont exposées vos collections? Est-ce que les objets sont présentés dans des vitrines ou est-il possible de les toucher, partiellement ou totalement?

Offrez-vous des programmes éducatifs au cours auxquels les visiteurs peuvent participer, interagir avec le personnel et poser des questions sur les expositions? Est-ce que ces employés sont prêts à prendre un peu plus de temps pour décrire davantage des objets et répondre à des questions?

Lorsque vous négociez pour des expositions itinérantes ou spéciales, discutez-vous de l'accès avec l'artiste ou l'établissement?

Aucun substitut ne compensera l'accès tactile

J'ai énormément voyagé, au Canada comme à l'étranger. J'ai fait une incursion dans le passé en me promenant dans de merveilleux sites. J'ai visité de nombreux musées, galeries d'art, châteaux, installations maritimes, réserves naturelles ainsi que des propriétés patrimoniales et des maisons historiques. J'ai erré dans des villages de pionniers à travers le Canada et j'ai touché de nombreux instruments qui ont servi à bâtir ce pays. Mais j'ai été particulièrement impressionné par ma visite à Fort William où de nombreux objets pouvaient être touchés.

Alors que les renseignements sur les produits ou œuvres exposés peuvent être présentés de diverses manières, rien ne remplacera l'accès tactile pour un visiteur aveugle. Aucun substitut ne pourra jamais compenser dans une collection régulière.

Maya Jonas de Toronto soulignait récemment: «Avec le toucher, on ne manque rien, alors qu'avec la vue on peut quelquefois manquer ou mal interpréter l'essence même de l'œuvre. En touchant, vous pouvez en sentir le réalisme.

Certes, des répliques peuvent s'avérer utiles.

Le Royal Tyrell Museum de Drumheller en Alberta, seul musée canadien entièrement consacré à la paléontologue, abrite l'une des plus importantes collections de dinosaures. Je conseille aux visiteurs de commencer par la boutique où ils pourront examiner des dinosaures sous différentes formes, depuis les animaux en peluche jusqu'aux pet ainsi mieux comprendre ce qu'ils vont découvrir dans le musée.

À Lima, au Pérou, le Larco Museum créé le 28 juillet 1926 est sis dans un manoir vice-royal du 18ème siècle, érigé sur une pyramide précolombienne du 7ème siècle. Il abrite l'une des plus importantes collection d'œuvres précolombiennes, incluant Moche, Nazca, Chimú et Inca. Il est également connu pour sa galerie de poteries érotiques précolombiennes et fut l'un des premiers musées au monde à créer un catalogue informatique des 45 000 pièces de sa collection.

De nombreuses copies moulées des bateaux pré-incas de leur collection sont vendues dans la boutique du musée. Lors de ma récente visite, dans le cadre d'un voyage spécialisé avec Traveleyes du R-U, le personnel du musée s'est organisé pour nous permettre de toucher vingt copies de ces bateaux et nous en a même offert une en cadeau.

À Saskatoon, j'ai eu le bonheur d'examiner la collection de l'université de la Saskatchewan, regroupant surtout des copies/répliques d'artéfacts du passé. Cette collection est née en 1974 avec quelques répliques/copies de pièces du Louvre. Elle s'est développée pour inclure des copies d'œuvres d'autres musées et ateliers ainsi que quelques œuvres originales.

Ces copies sont créées directement à partir des originaux et sont pratiquement indifférentiables. La plupart ne sont pas façonnées dans le matériau initial. Ainsi, pour d'évidentes raisons de coûts et de poids, la résine et le plâtre remplaceront le marbre ou le bronze. Ces répliques produites dans de grands ateliers, comme celui du Louvre à Paris, du British Museum à Londres et du Gipsformerei der Staatlichen Museen à Berlin, sont crées à partir de moules des œuvres originales. Elles reproduisent donc parfaitement toute imperfection de l'objet original. Après avoir été démoulées, elles sont peintes et sont parées d'un fini s'apparentant à celui de l'original.

Des visites spéciales peuvent également aider.

Après une visite spéciale du National Museum of Ireland, à Dublin, j'ai eu la chance de toucher plusieurs objets qui, par manque de place, n'avaient pu être exposés.

J'ai eu la chance de faire des visites spéciales du Musée canadien des civilisations de Gatineau, Québec, notamment pendant l'été lorsque le personnel s'accroît d'étudiants en archéologie et anthropologie. J'ai également pu toucher les artefacts de l'impressionnante exposition des Peuples des Premières nations.

Mais l'accès tactile aux œuvres des collections régulières est primordial.

Dans l'ancienne maison de Nelson Mandela, du district de Soweto à Johannesburg, Afrique du sud, j'ai pratiquement pu toucher tous les objets exposés, notamment la fameuse ceinture remportée par Tommy «Hit Man» Hernes, lors du champion mondial de boxe. Quelle émotion!

Au Ny Carlsberg Glypotek de Copenhague, on m'a demandé de porter une paire de gants en fin coton afin que l'huile de mes mains ne puisse endommager les irremplaçables œuvres des temps anciens que j'avais le bonheur de toucher. Ce musée possède une collection d'œuvres de l'Égypte, du Proche Orient, de la Grèce, de la méditerranée des temps anciens et de la Rome impériale. La collection égyptienne regroupe plus de 1 800 œuvres à elle seule, notamment des statues, des bas-reliefs, des peintures, des momies décorées, des cercueils peints et toute une vaste gamme de trésors découverts dans des tombes. Le plus ancien est un hippopotame remontant ayant vécu environ 3 000 ans avant JC.

On peut aussi abaisser les barrières pour faciliter l'accès.

Lors d'une visite du vaisseau amiral de Nelson, les cordes de sécurité ont été afin que je puisse librement circuler sur le pont de franc-bord.

Lors d'une visite du Museo Inca de Cusko, Pérou, le garde de sécurité a retiré la barrière et m'a ainsi permis d'examiner deux reproductions de cités Inca, notamment Machu Pichu, que j'avais visité la veille. J'ai ainsi pu avoir une bien meilleure idée de «la cité perdue des Incas».

J'ai eu le plaisir, au cours des derniers mois, de collaborer avec le Musée des beaux-arts de l'Ontario qui, en vertu de la Loi sur l'accessibilité pour les personnes handicapées de l'Ontario, est en tarin d'élaborer son premier plan d'accessibilité.

Dans le cadre de cette collaboration, j'ai la chance de toucher un nombre de plus en plus croissant d'objets exposés. Je suis aidé par la compétente Jen Rinaldi, étudiante de troisième cycle de l'université York qui éprouve la même passion que moi pour les musées et les galeries d'art.

Lorsque je lui demandé ses réactions après noter première «visite tactile» du MBAO, elle m'a répondu:

«J'ai aussi eu la chance de toucher les œuvres d'art pendant cette visite tactile. Même si je ne suis pas aveugle, j'aime percevoir le monde à travers le toucher. C'est pourquoi la visite a été presque mystique pour moi. J'ai éprouvé une émotion à la fois intime et merveilleuse quand j'ai doucement passé le bout des doigts sur la Femme couchée de Henry Moore; ce fut un moment magique, semblable au plaisir que j'ai éprouvé en touchant les piliers de Chichen Itza et le Panthéon de Rome. C'est comme si je comblais le gouffre qui me séparait de cette statue que pendant si longtemps, j'avais admirée de loin en venant au Musée. Je n'oublierai jamais cette expérience et je suis infiniment reconnaissante au MBAO de m'avoir donné cette chance.»

Si elle a été émue par cette expérience, pouvez-vous imaginer l'importance que revêt, pour un aveugle mordu de l'histoire comme moi, la possibilité de toucher des objets exposés. Pouvoir effleurer de mes doigts une surface brillante, sentir le matériau utilisé, examiner les contours d'une statue, toucher son visage et ses vêtements…et l'histoire s'anime devant moi. Permettez-moi de réitérer que si les renseignements sur les produits ou œuvres exposés peuvent être présentés de diverses manières, rien ne remplacera l'accès tactile. Aucun substitut ne pourra être appliqué, quel qu'il soit!

Mais le summum, ce fut de descendre dans la fosse pour toucher les soldats en terra-cotta, près de Xian en Chine. Ce privilège n'est pas accordé à tout le monde. Ce fut donc une expérience extraordinaire.

Toucher un objet aussi ancien…quel bonheur. Plus poussiéreux que je ne l'aurais cru toutefois. Des morceaux manquaient sur certains soldats. Ce fut l'un des deux moments les plus fantastiques de ces vacances, l'autre étant de marcher sur la grande muraille de Chine.

Si l'accès tactile est fourni dans des sites aussi divers que le Pérou, l'Afrique du sud, le Royaume-Uni, la Turquie et la Chine (Xian), il peut aussi l'être dans les musées et galeries d'art du Canada.

Conservation

Plusieurs d'entre vous s'inquiètent des éventuels dégâts que pourrait provoquer le toucher. Croyez-moi, la préservation d'objets irremplaçables me préoccupe tout autant que vous. L'air, même léger et les flashes photographiques peuvent endommager les œuvres exposées. Mais ce sont des risques que nous prenons car ces objets sont exposés pour notre plus grand plaisir et ce, même si leurs conservation et préservation sont prioritaires.

Étant donné que d'autres membres de la collectivité désirent autant que moi participer à toutes les activités et expositions offertes par les musées et galeries d'art, vous risquez d'être inondés de hordes de visiteurs aveugles désirant toucher vos collections.

Plus vous aurez d'objets pouvant être touchés dans votre collection, moins chaque œuvre individuelle sera manipulée. Selon Elizabeth Sweeney, «Au Musée des beaux-arts du Canada, nous avons environ quinze (15) sculptures pouvant être touchées. Nous organisons une visite tactile tous les deux mois. Ainsi, chaque œuvre est manipulée une fois par an, peut-être deux maximum».

Servir diverses clientèles

Quiconque offre un service public doit, comme pré-requis, être capable d'accepter que d'autres personnes vivent des expériences différentes. Mais reconnaître cette perception différente du monde et imaginer le style de vie qui en découle, n'est toutefois que la première étape. Nul ne peut, aux fins de prestation de services, visualiser la vie des autres sans les impliquer directement.

Le principe fondamental, incarné dans le slogan «rien pour nous, sans nous», semble tout à fait évident; mais lorsqu'il est invoqué, le personnel à tous les niveaux – les conservateurs, restaurateurs, éducateurs ainsi que les employés en contact avec la clientèle – se sent menacé. Pourtant, la chance de se familiariser davantage avec un artiste, un objet ou encore d'acquérir de nouvelles compétences afin de mieux desservir une clientèle particulière, ne devrait pas être perçue comme une menace; bien au contraire, elle devrait être perçue comme une ouverture extraordinaire.

L'avenir

Lorsque vous dépassez la croyance voulant que déficience égale fauteuil roulant et qu'accès implique rampe, et que vous vous engagez auprès de groupes de visiteurs plus ou moins visibles (et peu faciles à comprendre apparemment), votre travail devient un peu plus complexe. Vous devez soigneusement examiner la prestation de vos programmes, la participation des bénéficiaires ainsi que les modifications requises pour les rendre totalement inclusifs.

Lorsqu'on se penche sur la question de la représentation des personnes handicapées au sein des musées et des galeries d'art, la complexité des enjeux et le besoin de conscientisation sont décuplés. Dans une société envahie par des stéréotypes et des images non représentatives, il est difficile de ne pas absorber les comportements largement enracinés. Jusqu'à présent, il a été beaucoup plus facile de nous ignorer. Et, lorsque nous avons été représentés, ce fut souvent par des clichés ou des stéréotypes.

Vouloir modifier cette tendance c'est aussi susciter la crainte «de faire des erreurs». Mais tous ceux et celles qui ont sérieusement travaillé avec les personnes handicapées au cours des récentes décennies, ont constaté que les améliorations de services exécutées pour ce groupe particulier bénéficient en fait à tous les groupes.

Qu'est-ce qu'un musée, un édifice patrimonial ou une galerie d'art? Quels sont leurs buts véritables?

Est-ce que les musées veulent vraiment, à l'instar de l'histoire du monde, occulter une grande partie de la population? Ou, en ouvrant leurs portes à tous les membres de la communauté et en les encourageant tous à venir, explorer, apprendre, participer et s'épanouir, veulent-ils que les visiteurs explorent le passé, en tirent des leçons et aident la société à forger de nouveaux comportements aux fins d'une réelle et totale inclusion?

Je suis convaincu qu'un plus grand nombre de membres de nos collectivités, notamment des personnes ayant divers types de déficiences, adoreront aller dans ces agoras du savoir, de l'information et du divertissement. Miroirs du passé, vitrines du présent et de l'avenir, elles sont précieuses. Les membres de nos collectivités doivent donc être incités à aller les visiter, à participer et à profiter de tout ce que peuvent offrir les musées, les galeries d'art, les bâtiments patrimoniaux et les centres de pleine nature.

Je me suis promené dans d'impressionnants sites historiques, au Canada comme à l'étranger; je me suis émerveillé devant les réalisations des civilisations passées, j'ai touché les vestiges de nombreuses cultures. Et je veux en visiter davantage, je veux m'immiscer dans d'autres civilisations, apprécier de nombreux artefacts du passé et le faire comme je le fais le mieux, par le toucher.

En tentant de rejoindre diverses organisations sous le signe de la créativité et de l'ingéniosité, vous rendrez vos collections «réellement inclusives» pour un grand nombre de visiteurs qui veulent se pencher sur le passé et apprécier tout ce que vous avez exposé.

Rappelez-vous ce qu'a écrit Margaret Mead «Ne doutez jamais du fait qu'un petit nombre de gens réfléchis et engagés peuvent changer le monde. En vérité, c'est la seule chose que l'on n'a jamais faite.»

Je crois que nous désirons tous «accéder librement» au passé en jouant le plus possible sur la gamme de nos sens. Nous, au sein de la collectivité des personnes handicapées, sommes prêts à collaborer avec vous pour que ce but devienne une réalité dans toutes nos communautés du pays.

Références


Mises à jour des groupes membres du CCD

British Columbia Coalition of People with Disabilities

Mise à jour communautaire

Au cours des derniers, les requêtes de plus en plus croissantes d'interventions individuelles nous ont intensément occupés. Nous avons également organisé plusieurs ateliers d'intervention sur la demande de prestations d'invalidité et sur la capacité d'interjeter appel en cas de refus.

La crise économique a suscité des incertitudes chez la plupart de nos clients et au sein de la collectivité dans son ensemble. Mais nous mettons tout en œuvre pour pallier à ces temps difficile; notre personnel et nos bénévoles ferons toujours un petit effort supplémentaire pour nos clients. Quelle chance d'avoir une équipe aussi extraordinaire.

Depuis mai 2009, la BCCPD a sans cesse réclamé une loi interdisant l'utilisation des cellulaires et autres dispositifs sans fil, au volant. Plusieurs de nos membres et des représentants de notre Conseil ont été gravement blessés dans des accidents de la route et sont depuis en fauteuil roulant. Les conséquences tragiques de l'utilisation de ces appareils pendant la conduite automobile sont innombrables. Un autre accident a été rapporté en mai par les médias: un jeune homme a été tué en perdant le contrôle de son véhicule pendant qu'il «textait» un message sur son cellulaire.

Nous avons écrit au gouvernement provincial pour réclamer le bannissement d'une telle pratique. Nous avons également écrit aux maires et conseils municipaux de la Colombie britannique, à nos partenaires communautaires et à l'Insurance Corporation de la province.

Nous avons donc été ravis de voir, dans le Discours du Trône, le gouvernement s'engager à «déposer une loi pour restreindre l'utilisation des cellulaires au volant afin de susciter une conduite et un environnement piétonnier plus sécuritaires pour tous.» L'adoption de cette loi opportune permettra sans aucun doute de réduire le nombre d'accidents, de personnes handicapées et de personnes tuées à cause d'une distraction au volant.

Le 23 juillet 2009, le gouvernement provincial a annoncé son intention d'harmoniser la taxe de vente provinciale (TVP) de 7% avec la taxe fédérale sur les produits et services (TPS), de 5%. La nouvelle taxe harmonisée de 12% (TVH) entrera en vigueur le 1er juillet 2010. De ce fait, de nombreux produits et services subiront une augmentation de 7%.

Nous redoutons l'éventuel impact négatif que la TVH pourrait avoir sur la collectivité. Les personnes handicapées subiront une augmentation des coûts des biens et services comme la massothérapie agrée dont elles dépendent aux niveaux santé et autonomie. Au cours des prochains mois, nous nous concentrerons sur ce problème et sur les exemptions possibles pour les personnes avec des déficiences.


Alberta Committee of Citizens with Disabilities

Nouvelles vérifications d'accessibilité

L'ACCD a commence à offrir des services de vérification d'accessibilité au milieu des années 1990. À l'époque, le concept de l'accessibilité universelle n'était pas une priorité pour la plupart des promoteurs immobiliers. Les divers groupes d'intervention n'ont pas ménagé leurs efforts pour susciter une plus forte conscientisation à l'égard de ce concept. De nos jours, l'accessibilité des lieux publics (parcs, trottoirs, stationnements, édifices publics) a été nettement maximisée par de nombreuses modifications. Mais il reste encore beaucoup à faire. Nos employés ont constaté, de visu, que cette conscientisation accrue de l'accessibilité avait engendré de nombreuses tentatives d'application du concept. Mais les bonnes intentions sont insuffisantes. Cherchant à comprendre ces lacunes, nous avons posé les questions suivantes: est-ce que les constructeurs de bâtiments, les concepteurs et les architectes n'ont pas la perspective requise pour construire correctement un espace accessible? Se pourrait-il que l'article 3.8 du code du bâtiment de l'Alberta portant sur l'accessibilité universelle, soit inadéquat?

En avril dernier, nous avons commencé à analyser l'article 3.8 du code du bâtiment. Après une étude minutieuse, l'ACCD a créé un outil de vérification reformulant les critères du code sous forme de questions fermées (oui-non), répertoriées selon l'ordre logique d'une visite d'un édifice public. Cette grille d'évaluation porte tout d'abord les lieux bâtis externes, comme les stationnements, les rampes et les trottoirs. Vient ensuite l'intérieur de l'édifice, avec les dimensions des toilettes, des cages d'escaliers, la largeur des portes et les autres composantes susceptibles de créer des obstacles si elles sont mal conçues. Les vérifications effectuées avec notre nouvel outil ont donné de surprenants résultats.

Les données obtenues avec notre nouvel outil nous nettement répondu à notre questionnement quant à l'état de l'accessibilité en Alberta. Les vingt premières propriétés examinées atteignaient, globalement, un taux de conformité de quatre-vingt pour cent. C'est loin de la conformité totale légalement requise. Lors des conversations qui ont suivi ces vérifications, les propriétaires et les gérants d'immeubles, tous partisans de l'accessibilité universelle, se sont souvent étonnés des manquements de leurs édifices. Ils ont admis, lorsque de simples modifications s'imposaient en vertu du code, - comme l'isolation des tuyaux exposés sous les blocs toilettes ou l'installation de poignées becs-de-canne sur les portes - ne pas savoir que ces caractéristiques nominales, minimes certes mais importantes, étaient indispensables. Ceci prouve donc que, par manque de connaissances et de conscientisation, de nombreux propriétaires et gérants d'édifices n'arrivent pas à saisir toute la portée du concept d'accessibilité universelle.

Nous avons également découvert que, bien qu'imparfait, l'article 3.8 du code du bâtiment de l'Alberta n'était pas entièrement inadéquat. Il était surtout sous-appliqué. La plupart des critères énoncés sont en fait des exemples de meilleures pratiques en matière d'accessibilité universelle. Il ne couvre pas toutefois certaines spécificités importantes de la construction, comme les chambres d'hôtel. Or, les préoccupations des voyageurs handicapés abondent. Le code pourrait être amélioré par de nouveaux critères pour les malvoyants et les malentendants. Quoiqu'il en soit, si le code était totalement observé, l'Alberta serait nettement plus accessible qu'elle ne l'est actuellement. Si la conformité était effectuée lors de la conception de l'édifice, d'onéreux réaménagements subséquents seraient évités et notre objectif de pleine participation citoyenne serait en bonne voie de réalisation.

Lancement du nouveau logo du projet des vérifications d'accessibilité de l'ACCD

En avril, dernier, alors que se terminait la première phase de notre projet de sur l'accessibilité des hôtels, les évaluations de l'ACCD commencèrent à remporter un vif succès. Depuis, des écoles, des hôpitaux et des entreprises privées nous ont contactés afin de faire évaluer leurs édifices et nous consulter quant aux principes d'accessibilité universelle. L'ACCD a récemment signé un accord avec le Glenrose Rehabilitation Hospital d'Edmonton pour évaluer les toilettes. Au cours des prochains mois, nos employés examineront plus d'une centaine de salles de bain et soumettront leurs recommandations au Comité d'accessibilité de l'hôpital. Afin de bien souligner l'importance de cet accord et les demandes croissantes de services, l'ACCD s'est positionné avec un nouveau logo. Lorsque vous pensez à l'accessibilité, pensez ACCD.

Le point sur le projet de soins de relève de l'Alberta Disabilities Forum

Fin septembre 2009, l'ADF a soumis à l'Alberta Health and Wellness sont rapport final du projet pilote sur les soins de relève. Selon ce rapport, une vaste majorité des participants (86.5%) ont convenu que des soins de relève continus contribueraient au maintien des soins à domicile. Dans un grand pourcentage des ententes (80%), la souplesse des mesures de soutiens permettait d'alléger ou d'améliorer certains facteurs, comme la tension relationnelle entre l'aidant naturel et le bénéficiaire de soins. Ces énoncés et d'autres édifient nettement l'importance des soins de répit dans un système de santé durable et communautaire et confirment que le soutien accordé aux aidants naturels par le biais des soins de relève n'est tributaire d'aucun facteur.

L'ADF a dégagé plusieurs recommandations de son projet pilote

  • Autogestion du financement des soins de relève
  • Souplesse du financement des soins de relève
  • Évaluation simple et directe des besoins de l'aidant naturel
  • Élargir la définition des services de soins de relève
  • Innover quant aux mesures de soutien en soins de relève
  • Taux de financement suffisants pour répondre aux besoins des aidants naturels
  • La répartition du financement des soins de relève devrait encourager la flexibilité
  • Imputabilité et transparence absolues du financement des mesures de soutien en soins de relève
  • Partenariats avec la communauté

Ce projet pilote de soins de relève est la première étape d'une marche visant à combler les besoins des aidants naturels familiaux de l'Alberta. Il est étayé par les résultats d'une recherche minutieuse et rigoureuse et est adapté aux défis particuliers auxquels sont confrontés les aidants naturels de la province. Les conclusions décrites ci-dessus sous-tendent la possibilité d'instaurer de sensibles mesures de soutien pour les soins de relève en Alberta.

Cette possibilité est également portée par une collectivité active et engagée de personnes avec des déficiences. Dirigé par l'ADF, le projet pilote est le fruit d'une collaboration entre le gouvernement, plusieurs organisations de personnes handicapées et des centaines d'aidants naturels de la province. Il a généré de l'expertise et a créé un momentum au sein de la communauté. Le gouvernement de l'Alberta a également demandé à des partenaires de la communauté de participer au développement et à la mise en vigueur des mesures de soutien en soins de relève.

Si l'on devait ne retirer qu'une seule leçon du projet pilote, ce serait: de belles perspectives s'annoncent pour les soins de relève en Alberta. Le projet pilote de l'ADF a permis de façonner un programme souple de soins de relève, dirigé par la communauté qui s'avèrera bénéfique pour les aidants naturels. Il a facilité la collaboration entre divers intervenants de la province. Ces avancées peuvent et doivent se poursuivre.

Grâce au projet pilote, les aidants naturels familiaux ont été reconnus comme d'importants participants dans le système de santé. Ils sont besoin d'aide. Ce ne sont de passifs prestataires - ils jouent un rôle prépondérant dans les soins de santé communautaires. Investir dans les soins de relève c'est investir dans un système de santé plus inclusif, plus durable et plus encourageant.

Troisième phase de "Setting the Direction for Special Education"

Les 8 et 9 juin derniers, le ministre de l'Éducation, Dave Hancock, tenait son forum ministériel sur l'orientation de l'enseignement spécial au Shaw Conference Centre d'Edmonton. En se basant sur les données recueillies lors des quarante sessions de consultation organisées à travers la province, le Comité de direction présidé par le député d'Edmonton-Ellerlie, Maresh Bhardwaj, a recommandé un cadre de travail pour examiner et améliorer les services et mesures de soutien destinés aux élèves handicapés ou surdoués. Voici quelques-uns des changements recommandés pour le système de l'éducation:

  • Se concentrer sur les forces et les acquis et non sur les déficits;
  • Les besoins d'apprentissage de chaque élève devrait être pris en considération et, afin de justifier la diversité de ces besoins, mesurer les réalisations personnelles de chaque élève;
  • Fournir des technologies d'aide aux élèves qui en ont besoin;
  • Reconnaître les besoins particuliers des élèves surdoués;
  • Assurer une plus grande souplesse, diversité et un plus grand choix en matière d'éducation;
  • Les classes devraient être vraiment «inclusives» et le «droit des enfants d'être inclus dans des classes régulières» devrait être reconnu. (Notons que le mot «inclusion» a allumé tout un débat au cours duquel l'ACCD a joué un rôle capital. La définition approuvée donne ainsi la signification du mot: «l'inclusion est une manière de penser et d'agir traduisant l'acceptation et l'appartenance de tous les élèves. En Alberta, l'enseignement inclusif est une approche fondée sur les valeurs en vue d'assumer la responsabilité de tous les étudiants. Elle implique également que tous les élèves auront le droit d'être inclus, à part égale, dans un cadre d'apprentissage typique et dans le programme de leur choix.»

Malgré le positivisme et l'avant-gardisme de ces recommandations, les défis inhérents à l'implantation de ces changements ont suscité de vives inquiétudes. Celles qui ont été formulées lors du forum ministériel se référaient à l'allocation des fonds, jusqu'à présent assez ténébreuse; au bien-fondé de se fixer et d'atteindre 2010 comme date d'implantation du cadre de travail; à la prestation de ressources adéquates dans les régions rurales.

Le remplacement de la codification par un système identifiant les limitations fonctionnelles et leurs besoins inquiétait plus d'un. Malgré le quasi-consensus entourant l'élimination de la codification, un sentiment d'inquiétude et d'anxiété animait les participants qui s'interrogeaient quant au système choisi, inconnu jusqu'ici.

L'éventuel remaniement ministériel qui menacerait le cadre de travail et entraverait sa mise en vigueur, imposant notamment des contraintes budgétaires, a fortement inquiété plus d'un. Depuis le forum ministériel des 8 et 9 juin derniers, les craintes de contraintes budgétaires se sont confirmées. Dave Hancock a récemment annoncé une coupure de quatre vingt (80) millions de dollars dans le budget de l'éducation de cette année et a averti que des compressions plus radicales pointaient à l'horizon. Depuis cette annonce, il est peu probable que les modifications proposées au cadre de travail soient mises en vigueur, ce qui est un malheureux revers pour les élèves, les parents et les enseignants.

Bev Matthiessen, directrice générale de l'ACCD siège au Groupe de travail des intervenants pour «Setting the Direction for Special Education in Alberta». L'ACCD continuera à rendre compte de l'évolution de cette phase de mise en vigueur du projet.

Nouveau programme de gestion assistée des déchets à Edmonton.

La ville d'Edmonton vient de lancer un nouveau programme pour aider les personnes âgées et les personnes handicapées à sortir leurs ordures. Depuis le 28 août 209, les éboueurs tirent les poubelles et boîtes de recyclage jusqu'à la bordure ou la ruelle pour les personnes incapables de le faire à cause de leur âge ou d'une déficience à court ou long terme. Tous les participants au programme doivent laisser leurs poubelles à l'avant ou à l'arrière de leur maison.

Les règles habituelles de collecte des ordures ménagères s'appliquent. Les éboueurs ramasseront les déchets acceptés pour tous les foyers. Ces déchets devront être enfermés dans des sacs noirs ou dans des poubelles de cent (100) litres maximum; les articles à recycler devront être placés dans des sacs bleus. Chaque sac ou contenant ne devra pas peser plus de vingt (20) kilogs.

Cette gestion assistée est un service gratuit qui sera offert aux participants pour un minium de trois mois. Les personnes âgées et les personnes ayant des déficiences à long terme en bénéficieront en permanence tandis que les personnes ayant des incapacités à court terme en profiteront pendant six mois; elles devront ensuite soumettre une autre demande.

Les demandes seront rapidement traitées. Une semaine après avoir reçu le formulaire, le service municipal appellera le/la requérant-e et prendra des dispositions pour une visite domiciliaire avec un représentant du service de la collecte des déchets. Des détails précis seront alors abordés, notamment la date de démarrage. Il incombe aux personnes désirant se dégager du programme d'en avertir la Direction municipale de la gestion des déchets.

Les requérants devront fournir des certificats de leur fournisseur de soins de santé pour confirmer leur admissibilité au programme. En cas de questions, communiquez avec la Direction municipale de la gestion des déchets ou envoyez un courriel à wasteman@edmonton.ca. Les demandes peuvent également être effectuées en ligne sur le site Web de la Ville d'Edmonton (www.edmonton.ca). Des versions imprimables du formulaire sont également disponibles.


Saskatchewan Voice of People with Disabilities

Camps supplémentaires pour les filles

La Voice a reçu des fonds pour organiser dix autres «Girl Power Camps». Les quatre premiers sont à présent programmés et auront lieu avant Noel à Saskatoon et à Regina.

Programme pour les femmes métisses/Premières nations

La traduction en Dene et Saulteux du livret «Living in harmony» est terminée. Nous attendons la traduction en Cree. Ces livrets seront distribués au cours de la nouvelle année.

Silent Voices

Création du comité organisateur de la conférence 2010 «Silent Voices», axée sur l'abus des personnes handicapées, qui aura lieu du 13 au 15 octobre à l'hôtel Radisson de Saskatoon. Le comité planifie toute une série d'ateliers.

Saskatchewan Assure Income for the Disabled (SAID)

Ce programme, annoncé par le gouvernement, est tout d'abord destine aux personnes dans des foyers agréés privés et dans des centres résidentiels. À l'heure actuelle, environ 3 200 personnes sont admissibles. Le ministre a constitué une équipe gouvernement-communauté, chargée d'établir des critères et des grilles d'évaluation. Ce programme relève toujours des services d'aide sociale mais la communauté espère qu'il deviendra autonome. Pour de plus amples renseignements sur le programme, consultez le site du gouvernement de la Saskatchewan.


Manitoba League of Persons with Disabilities

Mise à jour sur le Conseil

Depuis le printemps, la MLPD s'est intensément activée au sein de la communauté, intervenant pour ses membres sur plusieurs dossiers et notamment sur le Projet de loi C-384 destiné à légaliser l'euthanasie au Canada. La MLPD a joint ses forces à celles du Conseil des Canadiens avec déficiences pour s'opposer au suicide assisté et à l'euthanasie, principalement à cause de leur incidence nuisible sur les personnes avec des déficiences. Toute loi autorisant le meurtre des personnes perçues comme souffrantes, se répercuterait négativement les personnes handicapées.

La récente annonce des Autobus Greyhond de supprimer les services d'autobus au Manitoba et dans le nord-ouest ontarien nous inquiète vivement. Si cette décision n'est pas renversée, les personnes handicapées se retrouveront avec moins de moyens de transports et auront donc plus de difficultés à se déplacer dans la province et au-delà. C'est totalement inacceptable. La MLPD continuera à surveiller la situation et réagira dans l'intérêt suprême de tous les Manitobains avec des déficiences.

La MLPD continue à jouer un rôle actif au sein du Comité consultatif sur la pauvreté du Conseil de planification sociale. Nous avons récemment participé à un forum organisé par la Ville de Winnipeg. Notre Conseil municipal est actuellement en train d'élaborer un tout nouveau plan de 25 ans et a consulté des groupes intéressés de citoyens.

Et enfin, la MLPD progresse avec la mise en vigueur de son plan, dévoilé il y a un an environ. Nous envisageons l'avenir avec optimisme.

Programme Bravo (Thumbs Up)

Ce programme a été lancé à St. Thomas, Ontario, il y a plusieurs années. Il visait à reconnaître les magasins accessibles aux personnes à mobilité réduite. Les magasins devaient se conformer à plusieurs critères mais leur participation était volontaire. Des auto-collants «Bravo» leur étaient fournis et un certificat leur était décerné. Cet été, la MLPD a initié un projet pilote analogue avec les deux coordonnateurs Dan Halecko et Derek Legge.

Ce projet, qui s'est déroulé du mois de juillet à la mi-octobre, avait pour objectifs: 1) d'établir un projet pilote avec la communauté des affaires du centre ville; 2) d'élaborer du matériel et 3) de créer un gabarit pour de futures campagnes dans la ville et dans la province; avec l'appui du milieu des affaires, une lettre de présentation a été distribuée à plus de 3 000 entreprises. Un petit comité consultatif a été créé aux fins de rétroaction.

Le point le plus épineux du projet a été d'établir les critères d'accessibilité pour l'émission des autocollants et du certificat. L'accessibilité englobe tant de choses, depuis l'accès jusqu'à la sécurité. Trop de critères auraient sans doute éliminé plusieurs commerces. Ce projet Bravo vise les magasins de détail qui, pour la plupart, sont assez petits. L'autocollant Bravo n'indiquait pas que le magasin était universellement accessible et utilisable. Il a été attribué aux commerces offrant un accès de base, sans obstacle évident ni risque d'accident. De plus, un feuillet répertoriant «plusieurs conseils utiles en matière d'accessibilité» a été distribué à tous les commerces du centre ville. Il sera également disponible au bureau de la MLPD après le parachèvement du projet. Des suggestions y sont formulées pour les magasins de détail, les églises et les restaurants, notamment: des menus ou des bulletins paroissiaux en gros caractères, des bancs dans les grandes entrées pour les personnes attendant un moyen de transport, de plus nets contrastes dans les escaliers, des comptoirs abaissés, etc…Si, en lisant cet article, vous avez des suggestions à ce sujet, communiquez avec le bureau de la MLPH. Nous ignorons si le projet pilote deviendra un programme permanent mais la MLPH sera heureuse d'en partager les résultats avec quiconque décidera de promouvoir l'accessibilité dans la province.


Nova Scotia League for Equal Opportunities

Revendication collective d'une stratégie pour les personnes handicapées, sous l'égide de la NSLEO

En juillet 2009, la NSLEO a été l'hôte d'une session de planification regroupant dix-sept (17) organismes provinciaux de personnes avec des déficiences. Cette session avait pour mission de cerner les forces et les faiblesses des politiques actuelles visant les personnes avec des déficiences et de regrouper, dans un document, les composantes essentielles d'une stratégie pour les personnes handicapées de la Nouvelle Écosse. Faisant preuve d'initiative, la NSLEO a synthétisé toutes les informations recueillies au cours de la journée et a élaboré une ébauche qui sera présentée cet automne au gouvernement. Ce processus a rassemblé les groupes de personnes handicapées dans un même objectif et a favorisé l'interaction sur la déficience et, par ricochet, la conscientisation vis-à-vis de cet enjeu.

La Nouvelle Écosse vient d'élire son premier gouvernement NPD dont les priorités s'inscrivent dans une vision de changements sociaux, d'inclusion et de leadership. En tant que collectivité, nous devrons nous assurer que ce libellé d'inclusion et de changement social n'occulte pas les personnes handicapées. Nous allons tout mettre en œuvre pour que le gouvernement intègre, dans ses priorités pour les quatre prochaines années, une stratégie globale visant les personnes avec des déficiences. La NSLEO est heureuse de prendre le leadership dans ce dossier et compte sur une capacité accrue de la collectivité des personnes handicapées pour collaborer avec le gouvernement à l'élaboration et à la mise en vigueur de cette stratégie.

Une semaine de magnifiques événements pour le Partnership for Access Awareness Nova Scotia

Ce comité néo-écossais œuvre pour une sensibilisation accrue aux enjeux des personnes avec des déficiences. Les activités organisées célèbrent également les succès obtenus en matière d'accessibilité pan-provinciale.

Cette année, les activités portaient sur les logements accessibles et sur leur disponibilité. Les conférenciers du « Petit déjeuner sur l'inclusion» se sont attardés sur les initiatives du gouvernement en matière de logements accessibles/abordables, sur les progrès réalisés dans l'industrie de la construction et sur la différence que fait le logement accessible dans la vie des familles de la Nouvelle Écosse, Les Mel Hebb Hour Glass Action Awards ont été décernés à quatre personnes pour souligner leurs remarquables contributions en ce qui a trait à l'inclusion dans la prestation de services, la fonction publique, le bénévolat et l'action communautaire.

Le PAAN avait également organisé un déjeuner de remise de bourses dans le cadre de ces célébrations. Des bourses ont été attribuées à des étudiants handicapés de toute la Nouvelle Écosse afin de les aider à poursuivre leurs études postsecondaires et leur formation. Grâce à un partenariat avec la Banque de Nouvelle Écosse, le RBC Financial Group, Casino Nova Scotia et Casino Halifax, le PAANS a pu décerner onze (11) mille dollars de bourses à huit (8) étudiants méritants. Nous espérons vivement poursuivre et même élargir nos partenariats afin de récompenser un plus grand nombre d'étudiants.


Coalition of Persons with Disabilities (COD)

Réaction à l'examen du Parat Transit de St.John's

Cet examen est une question courante au sein de la collectivité des personnes handicapées. Il avait pour but de recueillir des données précises sur la situation actuelle du système de transport adapté, à anticiper de futures demandes, à estimer les coûts et à préciser d'éventuelles stratégies pour l'avenir. Le directeur général de la Coalition of Persons with Disabilities a récemment commenté au journal The Telegram, le rapport préliminaire de l'examen ainsi que ses pour et ses contre. Dans l'ensemble, on ne peut que se réjouir de voir la Ville prendre des mesures pour améliorer les services de transport adaptés qui en ont désespérément besoin. Mais des inquiétudes ont fusé quant à la révision proposée des critères d'admissibilité des usagers. «Que la ville veuille instaurer une grille d'admissibilité ponctuelle, voyage par voyage, est épouvantable pour les consommateurs et pour la collectivité des personnes avec des déficiences; il est insultant de devoir prouver et reprouver sans cesse que l'on a une déficience.» La COD s'inquiète également de cet éventuel supplément de 2.5 cents pour le carburant, ajouté pour contrecarrer la perception de charité. Il peut provoquer une vague d'hostilité dans la population. La présidente du Conseil d'administration de la COD, Michelle Murdoch, a exprimé toutes ces craintes lors de son entrevue du 14 août au Morning Show de la CBC. Elle a jouté que cet examen, qui avait initialement pour but d'offrir un système adéquat de transport aux personnes handicapées, ne faisait que compliquer les choses. Toutefois, pour la collectivité des personnes handicapées, la volonté des deux parties de coopérer et de collaborer à la mise sur pied d'un service plus efficace et plus accessible, est vraiment encourageante.

Convention relative aux droits des personnes handicapées

Tel que stipulé sur le site Web des Nations Unies, la Convention onusienne a pour objet de «promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l'homme et de toutes les libertés fondamentales par les personnes handicapées et de promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque.» En juin dernier, le gouvernement du Canada a initié une discussion en table ronde et posé de pertinentes questions, notamment sur les motifs qui devraient l'inciter à ratifier cet instrument international?» Cette réunion, première de toute une série requise pour concrétiser cette vision, a transmis un sentiment d'optimisme à la collectivité des personnes handicapées et à la population en général, notamment en ce qui a trait à l'atteinte de l'égalité des personnes avec des déficiences. Le 27 août dernier, la Coalition of Persons with Disabilities a organisé au Capital Hotel sur Kenmount Road, un forum/dialogue public sur la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Steve Estey, consultant international spécialiste de la Convention, Marie White, présidente du Conseil des Canadiens avec déficiences, Susan Ralph, directrice de la Coalition of Persons with Disabilities-NL et Mary Reid, directrice du Disability Policy Office faisaient partie des conférenciers invités de ce forum où 75 participants sont venus manifester leur soutien. Un nombre impressionnant! La COD a également remercié l'honorable Shawn Skinner, Minister of Innovation, Trade and Rural Developement ainsi que Siobhan Coady, député fédéral de S.John's sud-Mount Pearl, d'avoir assisté à ce débat. Pour participer et pour promouvoir la ratification de la Convention, communiquez avec votre député fédéral et le Premier Ministre Harper.

Assemblée générale annuelle 2009

L'Assemblée générale annuelle de la Coalition of Persons with Disabilities (COD) - NL a eu lieu les 26 et 27 juin derniers au Longside Club de St.John's. Tout au long de la fin de semaine, les membres ont participé à des sessions de planification stratégique et ont discuté de sujets courant, notamment des droits de la personne, de la TVH sur les soins à domicile, du Projet de loi C-384 – Une loi visant à modifier le Code criminel (droit de mourir avec dignité), de la réduction de la pauvreté et de l'itinérance, du transport adapté et des consultations pour la ratification de la Convention onusienne relative aux droits des personnes handicapées.

Accessibilité universelle d'un spectacle aérien

Pour le plus grand plaisir du public, l'aéroport international de St. John's a récemment présenté son très populaire spectacle aérien mettant en vedette les Snowbirds des Forces canadiennes. Malgré l'absence de stationnement à l'aéroport (des autobus effectuaient le transport aller-retour de l'aéroport à l'édifice de la confédération), les Autorités aéroportuaires s'étaient assuré que l'événement soit accessible à tous en autorisant les détenteurs de la Blue Pass d'accéder au stationnement avoisinant le site; de plus, des toilettes accessibles étaient mises à leur disposition dans un édifice proche du site. C'est Karen Wescott, trésorière de la COD, qui avait pris l'initiative de sensibiliser l'aéroport à ce sujet. Après avoir effectué quelques recherches sur le prochain spectacle, Karen et Mark Lane, directeur général de la COD, ont rencontré Nicole Scaplen et autres responsables de la coordination de l'événement afin de discuter du transport des personnes handicapées. «Quelle expérience enrichissante que de travailler avec les autorités aéroportuaires sur l'accessibilité des personnes en fauteuil roulant. Le spectacle aérien a remporté un vif succès», a déclaré Karen. Cela prouve qu'avec un peu de revendication et de conscientisation publique, les personnes handicapées peuvent jouir des droits et libertés que les autres citoyens. Grâce à la collaboration de l'aéroport et aux compétences de Karen, l'événement a connu un vif succès. La COD aimerait sincèrement remercier les coordonnateurs de l'événement ainsi que les Autorités aéroportuaires de St.John's.


Alliance pour l'égalité des personnes aveugles au Canada

Accès aux bibliothèques

Les questions d'accès aux bibliothèques et le Projet de loi visant à modifier la Loi sur le droit d'auteur ont énormément occupé l'AEBC au cours des derniers mois.

L'INCA a annoncé qu'il se retirait de la prestation directe de services de bibliothèque aux Canadiens aveugles, à cause surtout de raisons financières mais aussi à cause de la conviction de plus en plus profonde que ces services ne peuvent plus être d'ordre caritatif. L'AEBC convient qu'il est temps de changer.

Afin d'élaborer un nouveau modèle, des discussions ont été entreprises avec plusieurs organisations du secteur de la malvoyance, du CCD et de l'Association canadienne des troubles d'apprentissage.

Accès aux musées et aux galeries d'art

John Rae, 1er vice-président de l'AEBC et 1er vice-président du CCD a prononcé une allocution sur l'accès des personnes handicapées aux musées et galeries d'art, lors du Congrès «Collaborations, collections et communautés: Rendre les musées et les galeries du Canada accessibles et inclusifs», qui a eu lieu le 2 octobre 2009 au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa, Ontario. Son allocution est intégrée au début de ce bulletin. John présentera une allocution analogue le 8 novembre 2009 devant la Société historique de l'Ontario, à Barrie, Ontario. John tente de développer de nouvelles occasions afin de se prononcer sur ce sujet qui, dit-il, est une «véritable passion» pour lui.

Élection

John Rae, 1er vice-président de l'AEBC, a été élu au Conseil de L'ARCH Disability Law Centre pour un mandat de deux ans, lors de l'Assemblée générale annuelle de cet organisme, le jeudi 8 octobre 2009.

AEBC poursuit son combat pour des élections réellement accessibles

L'article suivant a été publié par le Saskatoon Star Phoenix le 13 octobre 2009.

De nouveaux terminaux permettent aux aveugles de voter en toute autonomie
Rory MacLean

Pour la première fois, grâce à deux terminaux électroniques, les malvoyants de Saskatoon pourront voter en toute liberté aux élections municipales de Saskatoon.

L'expression «bulletin secret» a toujours été arbitraire pour les malvoyants.

Ils ont toujours besoin d'un témoin pour leur lire les options et pour vérifier que le bulletin soit coché correctement. Mais tout va changer grâce au nouveau système AutoMARK de la ville de Saskatoon.

«Je l'ai expérimenté avec des loupes, avec des personnes présentes» a déclaré Monique Lalonde, spécialiste en informatique à l'Institut national Canadien des aveugles, lors des essais du terminal AutoMark.

«Avant, pour les élections municipales, ils y avait un magnétophone avec un jeu d'écouteurs, a souligné Mme Lalonde qui est malvoyante, dont l'œil gauche est atteint de myosis extrême. Sur la bande sonore étaient enregistrés les noms des divers candidats, no.1, no.2, etc…Il vous fallait toucher le bulletin, repérer les numéros par rapport aux trous et prier pour poser correctement le crayon ou le stylo.»

Les bulletins du système AutoMark sont produits avec le même papier que les bulletins généraux, glissés dans une fente à l'avant. Le système comporte un écran tactile avec divers affichages et des options contrastantes pour que les électeurs puissent sélectionner la solution qui convient le mieux à leur déficience. Il comporte également des touches en Braille et une composante audio afin que, aux fins de vérification, l'électeur puisse entendre la machine – et non un agent électoral -, lui lire sa sélection.

Un agent électoral sera sur place pour aider l'électeur, si ce dernier le demande. Mais les usagers auront aussi la possibilité d'éteindre l'écran aux fins de confidentialité.

Le système coûte 15 000 $ mais, selon la secrétaire municipale Janice Mann, c'est le logiciel qui est le plus onéreux. De ce fait, l'achat du deuxième modèle a été plus économique.

«Mon but, est dans avoir un dans chaque salle, a-t-elle ajouté». Le nouveau système a même reçu l'approbation des critiques.

Robin East, président de l'Alliance for the Equality of Blind Canadians, s'est dit «vraiment excité». L'an passé, il s'était plaint d'Elections Saskatchewan auprès de la Commission provinciale des droits de la personne, soutenant que le processus électoral violait son droit de voter en toute confidentialité.

«Je veux pouvoir voter seul, a-t-il déclaré. La Ville de Saskatoon est vraiment à l'avant-garde, comparativement aux gouvernements fédéral et provincial.

Sa pro-activité est tout aussi appropriée qu'attendue. Voilà longtemps que je travaille sur ce dossier à Saskatoon. Et pour la première fois, je serai en mesure de voter sans aucune aide quelconque. Plus besoin de personne pour me lire les noms».

Il reconnaît que c'est à Mme Mann que l'on doit les nouvelles machines. «Avec elle, les élections deviennent de plus en plus accessibles, souligne-t-il.»

M. East a demandé à un représentant de la commission des droits de la personne de venir examiner la machine, exposée à l'hôtel de ville.

Il pense que Mme Mann pourra en acheter huit autres d'ici les prochaines élections municipales, une pour chaque bureau de vote.

Ce système, soutient-il, s'avèrera non seulement bénéfique pour les personnes aveugles mais encore pour les personnes qui à cause de leur déficience physique, ne peuvent cocher adéquatement leur bulletin de vote, notamment les personnes âgées.

Mme Lalonde craint que certaines personnes, ne désirant pas se familiariser avec cette nouvelle technologie, n'utilisent pas la machine.

«Je crains que cette fois-ci, les électeurs n'utilisent pas ces terminaux autant qu'ils le devraient, peut-être par peur du changement ou par ignorance ou encore par crainte d'apprendre de nouvelles techniques, a-t-elle ajouté.»

Mme Lalonde s'est donné pour mission de promouvoir le bien-fondé de ces nouvelles acquisitions municipales.

«Je veux m'assurer que toutes mes connaissances aient suffisamment de bon sens pour utiliser ces machines. Je ne veux pas essuyer leurs critiques et dénoncer ces dépenses pour des machines que les gens ont abandonnées.»

Ces machines seront disponibles pour le scrutin anticipé, du 19 au 23 octobre, de 11 h 00 à 18 h00, dans la Salle des comités E et du 17 au 24 octobre, de 11 h à 17 h, au Midtown Plaza.

Une machine sera installée plus longtemps au Market Mall, à cause du grand nombre de personnes âgées dans le voisinage. Elle pourra être utilisée le 17 octobre de 11 h à 17 h, du 21 au 23 octobre de 13 h à 20 h et le 24 octobre de 11 h à 17 h.

Lors des élections, la machine sera installée au bureau de vote 105, à la succursale de la bibliothèque publique de Saskatoon, dans le centre-ville. Mais elle ne sera à la disposition des électeurs de ce secteur que ce jour-là.


Réseau d'action des femmes handicapées du Canada

Participation à une consultation sur le cancer du sein

Les 17 et 18 octobre 2009, Diane Driedger a représenté le RAFHC à une session de consultation des intervenantes du Réseau canadien du cancer du sein. Le Réseau avait invité le RAFHC à participer à cette importante réunion au cours de laquelle les participantes ont cerné les prochains travaux à accomplir dans le domaine du cancer du sein. Lors de cette session de deux jours, le RAFHC a mis l'accent sur les questions des femmes handicapées, les obstacles auxquels elles sont confrontées et le besoin d'instaurer des stratégies inclusives englobant le point de vue et les besoins des femmes handicapées atteintes du cancer du sein.


L'Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau secondaire

NEADS et BMO Marchés des capitaux lancent leur programme de bourses d'études Action-Éducation pour les étudiants handicapés du postsecondaire: Appel de soumissions – Invitation générale:

OTTAWA, 30 septembre 2009 – L'Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire (NEADS) accepte maintenant les candidatures pour son programme de bourses d'études Action-Éducation destiné aux étudiants handicapés du postsecondaire. Ces bourses sont offertes aux étudiants ayant une déficience afin de favoriser leur accès aux études postsecondaires, et ce, en les aidant à poursuivre leur formation au niveau du certificat, du baccalauréat, des études supérieures ou professionnelles dans une université ou collège canadienne reconnue. On offrira jusqu'à 20 bourses d'une valeur de 3 000 $ à des candidats méritants qui respectent les critères du programme afin de les aider à régler les frais d'inscription et de scolarité.

L'organisation de ce concours est possible grâce au programme Action-Éducation de BMO Marchés des capitaux, une initiative ayant pour but de créer un environnement de travail plus diversifié en offrant des possibilités de formation aux gens qui en ont le plus besoin. En mai 2006, NEADS a été l'un des bénéficiaires canadiens des dons recueillis au cours des deuxièmes journées boursières Action-Éducation. C'est au moyen de cette contribution que nous avons pu offrir des bourses d'études Action-Éducation aux étudiants handicapés du postsecondaire.

«L'équipe de NEADS est très fière du programme de bourses d'études Action-Éducation, qui a financé 21 boursiers au cours de ses trois premières années d'existence, explique l'ex- président de NEADS, Mahadeo Sukhai. Ce programme est le premier du genre au Canada. Il a été créé afin de célébrer l'excellence parmi les étudiants handicapés poursuivant des études postsecondaires. Jusqu'à présent, tous nos boursiers incarnent des qualités liées aussi bien au succès scolaire qu'à l'engagement communautaire. Nous espérons que le programme continuera son essor et attendons avec intérêt la ronde de candidatures de cette année.»

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le programme, veuillez communiquer avec le bureau de NEADS : L'Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire (NEADS), bureau 426, Unicentre, Université Carleton, Ottawa, Ontario, K1S 5B6, tél. (613) 526-8008, ou consulter directement le site Web du programme Action-Éducation: http://www.neads.ca/fr/about/projects/ete2/scholarship/students.php?id=

Le programme Action-Éducation

Action-Éducation est un programme de bienfaisance lancé par BMO Marché des capitaux en 2005, cherchant à appliquer concrètement le principe voulant que l'éducation contribue à une vie meilleure. Les fonds recueillis par Action-Éducation sont versés à des organismes de bienfaisance dont la mission consiste notamment à favoriser l'accès à l'éducation et à la formation, au profit de candidats brillants et méritants qui autrement n'auraient peut-être pas cette chance. Jusqu'à présent, le programme Action-Éducation a recueilli 6,6 millions de dollars.

Invitation générale : projet de NEADS en sciences et technologies

Nous sommes des consultants dont les services ont été retenus par NEADS pour travailler au projet intitulé Accroître les opportunités offertes aux étudiants handicapés au niveau postsecondaire dans les domaines liés aux sciences et aux technologies». Ce projet, financé par la Fondation l'Impériale, a pour but de contribuer à l'inclusion des étudiants handicapés dans des programmes et emplois liés aux sciences et aux technologies. Nous élaborons un guide qui donnera aux personnes handicapées des outils et ressources pouvant les aider à réussir leurs études et à faire carrière dans des domaines liés aux sciences et aux technologies.

Nous demandons actuellement aux particuliers et aux organismes de nous envoyer de l'information sur les programmes, les organisations pertinentes, les initiatives de mentorat ou de stages ou des articles portant sur des personnes handicapées œuvrant dans les secteurs des sciences et des technologies, afin que nous puissions inclure ce matériel dans le guide. Nous allons publier des articles originaux, ainsi que du matériel qui a déjà été publié en mentionnant comme il se doit l'auteur et la source. De plus, si vous êtes actif dans ce domaine (par exemple, en tant qu'étudiant, employé, employeur ou fournisseur de services) et disposé >à nous faire part de votre expérience en nous accordant une entrevue pour le guide, veuillez communiquer avec nous.

Veuillez soumettre toutes vos informations et demandes de renseignements :

Par courriel à melissa.bolton@neads.ca ou à wade.brown@neads.ca ou par téléphone, au 613-380-8065, poste 205 ou au 613-380-8065, poste 207.

Si vous désirez obtenir plus d'information sur notre projet en sciences et technologies, vous en trouverez une description plus détaillée sur le site Web de NEADS à : http://www.neads.ca/fr/about/media/2008_imperial.php?id
En espérant avoir bientôt de vos nouvelles, nous vous présentons nos salutations distinguées.

Melissa Bolton et Wade Brown
Consultants du projet en sciences et technologies Association nationale des étudiant(s) handicapé(s) au niveau secondaire (NEADS) Rm. 426 Unicentre, Carleton , University Ottawa, Ontario, K1S 5B6 tel. (613) 380-8065 ext. 201 www.neads.ca