Lettre à l'éditeur: Objet : Humanité pour les « emmurés », patients atteints du syndrome d'enfermement (25 novembre 2009)

30 novembre 2009

The Globe and Mail


Les erreurs de diagnostic voulant que les patients « emmurés » soient dans un état végétatif confirment le fait que les médecins ne devraient pas avoir le contrôle exclusif des décisions de fin de vie. Comme pour toutes les disciplines humaines, la pratique de la médecine est affectée par des limites du savoir et teintée par la perception culturelle du comportement humain. Le Manitoba College of Physicians and Surgeons a néanmoins déclaré que, quels que soient les désirs/la volonté du patient et/ou de sa famille, les médecins avaient pleine autorité en matière d’abstention ou d’interruption du traitement de survie. Les décisions relatives à la fin de vie relèvent autant – voire davantage – des valeurs personnelles et culturelles que de la médecine. La participation de la personne mourante et/ou de sa famille dans le processus décisionnel de fin de vie permet de s’assurer que les décisions les plus délicates sont conformes aux valeurs personnelles. De plus, la participation des êtres chers contrecarre les stéréotypes négatifs accolés aux patients, qui risquent de hâter et d’activer la décision pour la fin de vie. Nous sommes nombreux, au sein de la collectivité des personnes handicapées, à avoir entendu le commentaire suivant « je préfère mourir que vivre comme vous ». Nous savons que cette attitude culturelle interfère dans la prise de décision de fin de vie. Par conséquent, nous personnes handicapées, demandons que les personnes qui nous aiment et nous soignent – d’abord et avant tout pour notre humanité - participent au processus décisionnel en phase terminale.

Sincèrement,

Laurie Beachell
Coordonnateur national
Conseil des Canadiens avec déficiences
Tél. : 613-947-0303