Lettre ouverte du Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD) concernant la déclaration de principe de l'Association des psychiatres du Canada sur l'aide médicale à mourir (AMM)

20 novembre 2021

Lettre ouverte du Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD) concernant la déclaration de principe de l’Association des psychiatres du Canada sur l’aide médicale à mourir (AMM)

À qui de droit,

Le Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD), organisation nationale de défense des droits des personnes en situation de handicap, œuvrant pour un Canada équitable, accessible et inclusif, est très préoccupé par l’approche adoptée par l’Association des psychiatres du Canada (APC), dans   sa déclaration de principe sur l’aide médicale à mourir.  Le CCD se joint à d’autres exhortant l’APC à corriger sa déclaration de principe sur l’AMM. 

Depuis le jugement Carter, le CCD revendique de solides mesures de sauvegarde pour protéger les personnes en situation de handicap contre tout acquiescement à l’AMM alors qu’elles sont fragilisées par les persistants, souvent accablants et dévastateurs obstacles sociétaux fondés sur la capacité physique. Le capacitisme a des incidences sur la vie des personnes ayant des problèmes de santé mentale comme il en a sur celle des personnes ayant d’autres types de déficience.  Le CCD estime que l’actuelle déclaration de l’APC sur l’AMM comporte de sérieuses lacunes en ne traitant pas adéquatement l’influence du capacitisme sur la décision des personnes en situation de handicap, notamment des personnes ayant des problèmes de santé mentale, de réclamer l’AMM. 

La déclaration de principe de l’APC n’aborde pas les déterminants sociaux négatifs de la santé (comme le traumatisme, la pauvreté, l’absence de logement, les mesures de soutien liées aux limitations fonctionnelles et les autres aides sociales) ni leur impact sur les personnes en situation de handicap sollicitant l’AMM y compris les personnes ayant des problèmes de santé mentale. 

La déclaration de principe de l’APC n’aborde pas les tendances suicidaires ni la prévention du suicide.  Avaliser automatiquement l’AMM sans aucun égard pour les tendances suicidaires ne semble pas être une approche fondée sur la preuve médicale.  Et c’est surprenant pour une association de santé mentale.  La collectivité de défense des droits des personnes en situation de handicap sait parfaitement que la prévention du suicide est souvent négligée quand il s’agit des personnes handicapées.  Ne pas aborder les tendances suicidaires ni la prévention du suicide dans une déclaration de principe sur l’AMM est une grave et dangereuse lacune.

Sincèrement,
Heidi Janz
Présidente
Comité d’éthique en fin de vie

Heather Walkus
Présidente
Conseil des Canadiens avec déficiences