Compassion mortelle

Le 16 juin 2010

Pour distribution immédiate

Ottawa, ON - Vivre avec une déficience est inconcevable pour les personnes non handicapées et nous, personnes avec des déficiences, le savons parfaitement. Elles nous affirment préférer mourir plutôt que de vivre avec des limitations fonctionnelles. Pour elles, déficience implique douleur, souffrance et dépendance. Cette attitude se manifeste quelquefois sous la forme d’une compassion mortelle où par bienveillance, on peut aider une personne handicapée à mourir. Et c’est ainsi que sont blessées de nombreuses personnes avec des déficiences. Aujourd’hui, Rhonda Wiebe et Jim Derksen, deux Canadiens handicapés, ont comparu devant le Comité parlementaire des soins palliatifs et des soins prodigués avec compassion, afin d’exposer les dangers vers lesquels nous entraîne cette compassion mortelle et d’expliquer comment désintoxiquer les cercles de soins médicaux et de politique publique, tous deux atteints par ces insidieux préjugés.

“Lorsque notre collègue, feu Mike Rosner, un Manitobain handicapé atteint de pneumonie a été hospitalisé, il s’attendait à bénéficier d’un traitement approprié. Les médecins lui ont proposé de le soulager mais de laisser la nature suivre son cours, a déclaré Rhonda Wiebe, présidente du Comité d’éthique en fin de vie du CCD. Des membres de la collectivité des personnes handicapées ont dû intervenir en son nom pour que le traitement requis lui soit prodigué. » Les personnes handicapées s’opposent à ces stéréotypes sournois et dangereux. Nous contestons les pratiques culturelles qui ont conduit notre société à négliger le respect fondamental de la dignité humaine et des droits de la personne. « Nous témoignons pour combattre ces étiquettes, pour préserver notre dignité et pour défier le regard des autres, a-t-elle ajouté. »

Nous comparaissons devant le Comité pour nous défendre sur plusieurs fronts dans cet environnement politique. Nous nous opposons tout d’abord à toute tentative de légalisation du suicide assisté dans le Code criminel. Nous récusons ensuite toute directive, comme la Déclaration du Collège des chirurgiens et des médecins du Manitoba sur l’abstention et l’interruption du traitement de survie, qui appliquerait le manque de capacité comme critère de fin de vie. Troisièmement, pour demandons une plus grande participation des personnes handicapées dans la formation du corps médical afin de pouvoir combattre les préjugés qui nous sont accolés et contribuer au développement de services de soins palliatifs. Quatrièmement, nous revendiquons des soins de santé, y compris des soins palliatifs, tenant compte des besoins des personnes handicapées. Ainsi, dans les services de soins palliatifs, les personnes avec des déficiences doivent pouvoir accéder à leurs auxiliaires personnels et aux aides techniques. À l’heure actuelle, dans le système médical, de nombreux obstacles entravent l’accès des personnes handicapées aux mesures de soutien requises, liées aux limitations fonctionnelles.

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Pour de plus amples renseignements, contacter :

Jim Derksen 204-781-4187 (cell)
Rhonda Wiebe 204-952-1514 (cell)
Laurie Beachell 204-947-0303