Les personnes handicapées ont été traitées d'êtres inférieurs, pétris de souffrance par l'émission « Taking Mercy » de Global.


30 mars 2012

Pour distribution immédiate

Les personnes handicapées ont été traitées d’êtres inférieurs, pétris de souffrance par l’émission « Taking Mercy » de Global. 
Le CCD demande réparation!

Le Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD), organisation nationale de défense des droits des personnes handicapées, demande à Global de réparer le mal fait aux personnes handicapées en diffusant une émission complémentaire à son blogue média « Taking Mercy ».  Ce suivi viendrait corriger l’image négative des personnes handicapées présentée dans l’émission « Taking Mercy » et mettrait en vedette des personnes avec des déficiences qui ont envie de vivre et qui dénoncent la dangerosité d’un nouveau débat sur l’euthanasie.  « Doter le discours public d’une plus grande équité et lui donner une plus vaste portée, ne peut être que positif, a déclaré Rhonda Wiebe, coprésidente du Comité d’éthique en fin de vie du CCD. »  De plus, l’organisation nationale portera plainte contre la couverture de Global.

Le blogue télévisé de Global « Taking Mercy » (16 mars 2012), a stupéfié de nombreuses Canadiennes et de nombreux Canadiens.  Désinformation, crainte et stigmate en constituaient la trame.  « Ceux qui d’entre nous vivent avec des déficiences auraient pu facilement partager des chambres d’hôpital ou des services de soutien avec Tracy Latimer et d’autres enfants comme elle, assassinés par leurs parents.  Nous aurions pu être dans la même classe ou dans le même voisinage.  Lorsque nous sommes catégorisés comme des êtres de souffrance dont la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, nous nous demandons combien de secteurs de notre société – représentés par les panélistes de votre émission –nous refusent notre place, a souligné Mme Wiebe.  Vos invités, incluant le « parent » Robert Latimer et « l’éthicien » Arthur Schafer, n’ont fait qu’alimenter le cauchemar existentialiste, qui terrorise de nombreux Canadiens handicapés parce qu’il perpétue l’idée qu’il vaut mieux être mort qu’handicapé.  Certains d’entre nous ne sont peut-être pas capables de parler, de marcher, d’entendre ou de voir, mais cela ne nous empêche pas d’avoir notre place.  Même si nous souffrons ou si nous avons besoin d’aide pour aller aux toilettes, nous sommes toujours des Canadiens, protégés par la Charte des droits et libertés et nul n’a le droit de nous tuer, a-t-elle ajouté. »

L’émission de Global n’a pas reconnu que nous sommes bien plus que la somme de nos limitations fonctionnelles.  Nous assassiner n’est ni signe de compassion ni signe de raison.  Plusieurs d’entre nous n’ont pas oublié le cauchemar qui nous a terrorisés dans notre enfance quant Tracy Latimer, une enfant comme nous, a été tuée par son père.  Et ce cauchemar s’est intensifié quand nous avons vu que c’était l’assassin et non la victime que plaignaient tant de Canadiens.

Le CCD ne comprend pas  que vous puissiez employer le mot « compassion » pour justifier et classifier le meurtre de personnes handicapées.  Notre existence ne doit pas dépendre du degré de valeur que l’on pourrait subjectivement nous accorder.  Qu’il est réducteur d’utiliser des clichés pour décrire la vie si riche et si déterminée des personnes handicapées, la comparant à celle des animaux ou des plantes, la qualifiant de fardeau ou adoptant des stéréotypes simplistes!  Vous nous peignez comme des êtres inférieurs, pétris de souffrance.

Où étaient les citoyens ayant de graves déficiences?  Où étaient les membres de familles et les intervenants pour qui les accommodements et l’inclusion sont des réponses appropriées aux besoins des personnes handicapées.  Que sont devenues leurs voix, se demande le CCD?  Votre émission ne nous a pas donné la parole. « Quand avez-vous présenté des émissions sur les enjeux des groupes marginalisés comme les personnes des Premières Nations, les femmes, les nouveaux arrivants ou autres, sans en inclure des représentants dans votre discussion, a questionné Dean Richert, coprésident du Comité d’éthique en fin de vie du CCD?

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Pour de plus amples renseignements, contacter:

Rhonda Wiebe, coprésidente
Comité d’éthique en fin de vie
Tél:  204-779-4493 (rés) ou 204-952-1514 (cell)
Courriel:  rew@shaw.ca

Dean Richert, coprésident
Comité d’éthique en fin de vie
Tél: 204-989-2760 ou 204-951-6273 (cell)
Courriel:  drichert@odgb.mb.ca

Laurie Beachell, coordonnateur national du CCD
Cell: 204-981-6179